Le Directeur Afrique du Nord et Moyen-Orient du ministère français des Affaires étrangères répond à une lettre du groupe de travail prisonniers de l’AFPS.
Monsieur,
Vous avez bien voulu appeler l’attention du Ministre d’Etat, Ministre des Affaires étrangères et européennes sur la situation de M. Khader Adnan, prisonnier palestinien incarcéré en Israël en grève de la faim depuis le lendemain de son arrestation. Nous avons suivi ce cas avec attention en raison des risques d’une dégradation rapide de son état de santé. Notre ambassadeur à Tel-Aviv est intervenu auprès des autorités israéliennes et M. Pierre Lellouche, secrétaire d’Etat au commerce extérieur, en visite en Israël et dans les Territoires palestiniens, a exprimé publiquement le 16 février notre souhait que les autorités israéliennes fassent un geste en faveur de M. Adnan.
L’Union européenne s’est pareillement mobilisée et la Haute représentante pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, a appelé dans sa déclaration du 18 février les autorités Israéliennes à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour préserver la santé de M. Adnan et a réitéré ses préoccupations quant à l’usage fait par Israël du système de détention administrative. La question des « détentions administratives » figure parmi les sujets portant sur les droits de l’Homme qui sont évoqués dans le cadre du dialogue entre l’Union européenne et Israël.
De manière générale, la France rappelle que la détention administrative doit rester une mesure d’exception, d’une durée limitée et dont la mise en œuvre assure le respect des garanties fondamentales, en particulier les droits de la défense du détenu.
Nous nous félicitons qu’un accord ait pu être trouvé le 21 février entre les autorités israéliennes et M. Adnan, conduisant celui-ci à cesser sa grève de la faim.
Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’assurance de ma haute considération.
Patrice Paoli
URL du billet: http://www.france-palestine.org/Khader-Adnan-Reponse-du-quai-d
Et maintenant que Mr le
Directeur Afrique du Nord et Moyen-Orient du ministère français des Affaires
étrangères a trouvé une occasion en or de nous baratiner sur la très risible
prétendue « mobilisation » française et européenne en faveur de Khader Adnan,
un Palestinien, emprisonné arbitrairement dans le cadre de l’inique détention
administrative israélienne et de se féliciter de ce « qu’un accord ait pu être
trouvé le 21 février entre les autorités israéliennes et M. Adnan, conduisant
celui-ci à cesser sa grève de la faim » qu’est-ce qu’on est censé faire ?!
Retourner tranquillement pousser le caddie au supermarché ?!
Cet homme, Khader
Adnan, a été enlevé le 17 décembre dernier par les forces d’occupation sioniste
criminelle juste parce que l’entité sioniste a fait de lui une de ses
cibles sur laquelle il lui faut s’acharner au même titre que sur des centaines
d’autres résistants palestiniens héroïques (tant le courage dont ces derniers font preuve ne peut manquer d’interpeler grandement
les consciences de ceux qui appartiennent encore au genre humain avec tout ce
que cela sous-entend de valeurs morales qui lui sont attachées.)
Au nom de quelles lois démocratiques, Khader
Adnan et 309 autres Palestiniens croupissent-ils sous la torture, en isolement dans
les geôles sionistes alors qu’aucune charge ne pèse contre eux ?
Au nom de quelles lois démocratiques, des
Khader Adnan, des Hana’Ash-Shalab, les 24 membres du Conseil législatif
palestinien sont-ils privés ainsi arbitrairement de leur liberté sacrée ?
Au nom de quelles lois démocratiques, 86
détenus palestiniens en détention administrative, soit environ 26 % du total, ont été maintenus en détention administrative
pour des périodes de six mois à un an ; 88 autres (28,5 %) pour des périodes de
un à deux ans et que pas moins de 16 Palestiniens ont été détenus sous ce
régime pendant deux à quatre ans et demi ? (source B’etselem) Au nom de
quoi le prisonnier
Ahmad Saker (qui est considéré comme le plus ancien prisonnier sous détention
administrative israélienne ) a été arrêté trois fois de suite et a passé ainsi 12
ans dans les prisons israéliennes ?
Si Adnan et ses
compagnons, tous les scandaleuses victimes de l’abjecte guerre psychologique menée
par l’entité sioniste illégitime étaient dangereux au point d’être incarcérés sans charge ni procès, au nom de quoi peuvent-ils être relâchés sans que la
fameuses justice démocratique sioniste n’ait à parler?! Et si aucune charge ne
pèse contre eux, pourquoi sont-ils enlevés et retenus prisonniers comme les coupables
qu’ils ne sont pas ?!
Nous sommes étonnés de
ce que Mr le Directeur Afrique du Nord et Moyen-Orient du ministère français
des Affaires étrangères trouve des raisons de se réjouir ; pour notre part, nous n’en trouvons AUCUNE ! Au contraire, nous n'avons que des raisons de nous alarmer de ce que l'usage de la détention administrative est en constante augmentation! (20 000 Palestiniens l'ont subie depuis l'année 2000 selon les dires de Randa Adnan, l'épouse de Khader Adnan dans l'interview téléphonique qu'elle nous a accordé il y a de cela quelques jours!)
Ce 1er mars
2012 Khader Adnan qui est en convalescence après avoir subi une intervention
chirurgicale aux intestins est toujours en détention administrative! Sa victoire obtenue après ses 66 jours
de grève de la faim : avoir fait en sorte qu’elle ne soit pas renouvelée après
avril, date de son expiration. C’est une victoire au sens où l’accord a permis
tout simplement de préserver la vie d’un homme innocent, mais cela ne peut être
considéré comme une victoire pour le peuple palestinien résistant, puisque pendant
longtemps encore, il devra subir cette forme d’oppression qui n’a strictement aucune
place dans un ETAT DEMOCRATIQUE Mr le Directeur puisqu’il s’agit-là d’un
abject simulacre de justice !
En ce 1er
mars 2012 comment se réjouir quand
La sinistre réalité qui
elle seule est à considérer, est que cet homme innocent, N’EST TOUJOURS PAS
LIBRE et que jusqu’au 17 avril, il va demeurer sous le joug de l’oppression et
de la répression sioniste !
L’odieuse réalité est
que Hana’Ash-Shalabi est en grève de la faim elle aussi depuis 15 jours pour dénoncer
sa propre détention administrative et que 309 Palestiniens vivent également
cette infamie !
L’amère réalité est que
les hommes politiques de la planète gardent le silence contre cette pratique illégale pour ne pas provoquer le gourou
de leurs maîtres et de leurs sympathisants si menaçants, et que lorsqu’un d’entre
eux, comme Mr le Directeur, se décide à parler (parce qu’il ne pouvait pas se
dérober…), il se sent autorisé à écrire des inepties du genre :
« la
France rappelle que la détention administrative doit rester une mesure
d’exception, d’une durée limitée et dont la mise en œuvre assure le respect des
garanties fondamentales, en particulier les droits de la défense du détenu »
Et ce, alors
que Mr le Directeur ne peut ignorer qu’en usant de la détention administrative Israël
viole de nombreuses lois internationales fondamentales pour le respect des droits de l'homme (de tous les hommes y compris les Palestiniens!) dont la Quatrième Convention de Genève.
Parce qu’il ne fait
aucun doute pour nous, que Mr le Directeur
ne peut ignorer « qu’Israël
utilise à sa guise "détention administrative" sans inculpation ou
jugement. »
ne peut ignorer « que
les autorités occupantes israéliennes n'ont pas l'intention de faire juger ces
personnes, affirmant que ces détenus représentent un "risque de
sécurité" » (même si l’Etat hébreu qui se déclare en «état
d’urgence » depuis 1948, anesthésie les consciences du monde en déclarant qu’il peut déroger tout à fait légalement à
certaines règles internationales pour garantir sa propre survie.)
ne peut ignorer « que
ni les détenus ni leurs avocats sont informés pourquoi et comment ces détenus
représentent un risque pour la sécurité d’Israël. »
ne peut ignorer « que
l’'ordre de détention administrative est donné par le Gouvernement militaire
pour une période de six mois, et il est souvent prolongé peu de temps avant le
terme de six mois. Cette procédure peut être répétée sans fin. »
ne peut ignorer « que
les souffrances mentales causées par le fait d'ignorer les raisons de la
détention peuvent représenter une forme
de torture comme le confirme la Convention Contre la Torture des Nations Unies.
Ces longues détentions sans inculpation ou jugement constituent une
"détention arbitraire" qui est une violation de la Convention
Internationale des Droits Civils et Politiques (Article 9(1)) et de la Déclaration
Universelle des Droits Humains (Article 9). »
Alors Mr le directeur, toujours
aussi réjoui, après lecture de cet indispensable rappel qui rétablit des
vérités que vous avez cherché bien indignement à occulter !
1 commentaire:
Quel culot de la part de ce diplomate que d'oser se féliciter d'un si maigre butin pour ne pas dire un désastre: complication médicale de l'état de Khader Adnan, maintien de sa détention administrative jusqu'à son terme, maintien de l'utilisation de ces conditions de détention illégales et antidémocratiques à l'avenir, négligence de centaines de cas de palestiniens innocents qui vivent cette injustice absurde...
Sans parler des autres facettes de l'entité sioniste qui prônent les arrestations arbitraires, condamnation à base de "preuves secrètes", torture, éliminations et assassinats, confiscation de propriétés privés, colonisations et urbanisations illégales, le mur d'apartheid ou le mur de la honte...
Après tout cela, penseraient-ils toujours nous faire croire qu'israel est une démocratie?! C'est une vulgaire insulte à notre lucidité et notre intelligence!
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