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jeudi 31 mars 2011

Pisté par son portable, un politicien allemand se rebelle

Publié le 31 mars 2011 sur le site eco.rue89.com
Par François Krug / Eco89

En Allemagne, Malte Spitz, un responsable des Verts a poursuivi son opérateur téléphonique en justice pour obtenir toutes les données récoltées grâce à son portable. Le résultat ? Une carte interactive à la fois fascinante et effrayante, puisque les données ont permis de reconstituer une bonne partie de sa vie.

La démonstration est encore plus frappante avec cette vidéo réalisée par le site Future Journalism Project. Elle ne porte que sur deux jours dans la vie de Malte Spitz, bien assez cependant pour démontrer qu'un portable permet de suivre toutes vos allées et venues. (Voir la vidéo)


Malte Spitz, 26 ans, est membre de l'exécutif des Verts allemands. Sa spécialité : dénoncer les atteintes à la vie privée. Et notamment, les risques liés aux données de localisation transmises automatiquement par les téléphones portables, et conservées ensuite par les opérateurs.

Comme il le raconte sur son blog, Malte Spitz a voulu tenter une expérience. Il a réclamé les données le concernant à T-Mobile, filiale du géant Deutsche Telekom. Refus catégorique. La justice lui a finalement donné raison en mars 2010 : l'opérateur a dû lui transmettre les données portant sur les six mois précédents.

Localisé plus de 35 000 fois en six mois

Sur le fichier Excel fourni par T-Mobile, Malte Spitz a découvert qu'il avait été localisé au total 35 831 fois entre août 2009 et février 2009. Il a ensuite confié ces données brutes au site de l'hebdomadaire Die Zeit, qui en a tiré une carte interactive impressionnante : on peut y suivre tous les déplacements de Malte Spitz, du moins tous ceux au cours desquels son portable était allumé

Les journalistes du Zeit sont allés un peu plus loin. Malte Spitz n'est pas un homme politique de premier plan, mais il est engagé dans la vie publique : ses activités laissent des traces, sur les sites web comme sur les réseaux sociaux. En associant ces informations aux données brutes fournies par T-Mobile, on peut donc expliquer non seulement où le jeune politicien se trouvait, mais aussi ce qu'il y faisait.

Une vie entière retracée grâce au portable

Tirant le bilan de l'expérience, le site du Zeit explique :

« Prises une par une, les données ne présentent pas beaucoup d'intérêt ou de risques. Mais prises toutes ensemble, elles nous fournissent ce que les enquêteurs appellent un “profil” – une image claire des habitudes et des préférences d'une personne et, donc, de sa vie.

Ce profil révèle quand Spitz a marché dans la rue, quand il a pris le train, quand il a pris l'avion. Il nous montre où il se trouvait exactement dans les villes dans lesquelles il se rendait. Il nous montre quand il travaillait et quand il dormait, quand il était joignable par téléphone ou non. Il nous montre quand il préférait parlait au téléphone ou envoyer des SMS. Il nous montre quels “biergarten” [littéralement “jardins à bière”, bars en plein air typiquement allemands, ndlr] il fréquentait quand il avait du temps libre. En somme, il révèle toute une vie. »

Pour Malte Spitz, la démonstration est faite. D'autant que les utilisateurs n'ont aucun contrôle sur ces données, transmises automatiquement par le portable lui-même. Et pas seulement par les applications qu'on a choisi d'y installer, comme le service de « géolocalisation » Foursquare, qui piste les consommateurs des restaurants et des commerces.

Pourtant, les données rendues publiques par Malte Spitz n'ont rien révélé de vraiment gênant, assure l'intéressé au New York Times. « Je passe l'essentiel de mon temps dans mon quartier », explique-t-il. Seul détail gênant, il préfère parfois l'avion au train, mode de transport pourtant plus écolo : pas terrible pour un responsable Vert, admet-il.

URL du billet: http://eco.rue89.com/2011/03/31/piste-par-son-portable-un-politicien-allemand-se-rebelle-197948

A propos du débat annoncé par l’UMP…

Publié le 30 mars 2011 sur le site uoif-online.com


Le Président de l’UOIF, M. Fouad ALAOUI, a reçu ce jour au siège de l’UOIF, le Secrétaire général de l’UMP, Monsieur Jean-François COPE. Cette rencontre a été l’occasion d’un échange franc et serein au sujet du débat sur la laïcité prévu par l’UMP le 5 avril prochain.

Lors de cet entretien, Monsieur Fouad ALAOUI a déclaré que l’UOIF ne s’oppose pas, par principe, à l’idée d’un débat sur la place de l’Islam en France. En effet, depuis sa création, l’UOIF a toujours été l’initiatrice de débats autour de l’« Islam de France », en ce sens qu’il prend en compte, dans son organisation et dans sa pratique, les spécificités du contexte français. Débats et travaux dont les fruits sont loin d’être négligeables. Par ailleurs, un parti politique a toute latitude d’organiser un tel débat. Mais le moment et la forme de ce débat ne peuvent être ignorés. L’UOIF considère que le moment n’est pas opportun, et que l’Islam de France ne peut servir d’instrument politique, ni être dicté par l’agenda des échéances électorales.

Alors que les français éprouvent des inquiétudes légitimes quant à l’avenir, et aux conditions sociales et économiques qui se dégradent, il est à craindre que l’Islam et les musulmans ne soient, par un débat similaire, tenus pour responsables. Les amalgames risquent facilement d’être nourris. Le président de l’UOIF a exprimé au secrétaire Général de l’UMP, l’inquiétude grandissante chez les français de confession musulmane, qui voient dans le climat actuel une nouvelle épreuve, une pression psychologique insupportable. Toutefois, ce climat n’est pas de nature à freiner le travail mené, au quotidien dans les villes et les quartiers, par les musulmans, conscients de leur responsabilité en tant que citoyens à part entière.

Paris, 30 mars 2011

Union des Organisations Islamiques de France -UOIF-

URL du billet:http://www.uoif-online.com/v3/spip.php?article904

Robes longues : le rôle de l'école dans les fantasmes sur l'islam

Publié le 30 mars 2011 sur le site rue89.com
Par Bernard Girard / Enseignant blogueur

Le couloir d'une école (Yousterer/Flickr/CC).

Avec « La Journée de la jupe », film plutôt mal inspiré et très approximatif sur le contexte éducatif, équivoque au point de recueillir les suffrages unanimes de l'extrême droite, la jupe portée par une enseignante était présentée comme le symbole d'une femme libérée, en proie aux sarcasmes, aux vexations infligées par des élèves très majoritairement d'origine immigrée et musulmane.

Aujourd'hui, au lycée Auguste-Blanqui à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), la robe longue portée cette fois-ci par quelques jeunes filles ne peut être que le signe de l'aliénation religieuse ou l'affirmation du communautarisme musulman.

Convoquées par la direction de l'établissement, elles se sont vu intimer l'ordre d'ôter « ce signe religieux ostentatoire ». Morale de cette histoire de fringues : quoiqu'elles fassent, les jeunes musulmanes ne peuvent être que des femmes soumises, manipulées ou manipulatrices, et leurs homologues masculins des machistes dominateurs.

Le rôle de l'école dans la stigmatisation de l'islam

Cet épisode prend un relief tout particulier dans le contexte politique actuel de stigmatisation de l'islam. Car même en attribuant – ce qui n'est pas prouvé – une dimension provocatrice à l'attitude des lycéennes, ce ne serait finalement qu'une juste et bien modeste réponse aux provocations, érigées en politique d'Etat, dont fait l'objet toute une partie de la population française.

Du débat sur l'identité nationale à celui sur la laïcité lancé par l'UMP, en passant par la récente loi sur l'immigration, jusqu'aux attaques verbales ouvertement racistes entendues ces derniers mois dans la bouche des plus hauts responsables politiques du pays, tout est mis en œuvre, avec des motivations électoralistes qui ne se cachent même plus, pour dresser une partie de la société contre l'autre.

Dans cette stratégie fondée sur les fantasmes et les phobies, il y tout lieu de s'inquiéter du rôle que l'école est amenée à jouer, avec la complicité de quelques-uns de ses acteurs. Au ministère de l'Education nationale, on s'active sur une circulaire visant à interdire à des mères de famille portant un foulard d'accompagner les sorties scolaires, circulaire d'autant plus incompréhensible qu'elle vise des femmes dont l'engagement au sein de l'école est plutôt le signe d'une réelle insertion dans le milieu local.

Le Haut conseil de l'intégration, qui apparaît aujourd'hui comme le fer de lance de l'islamophobie, n'en finit pas de publier des rapports alarmistes et fantaisistes qui font de l'immigration, nécessairement inassimilable, la source de tous les dysfonctionnements de l'école.

Certains chefs d'établissements, peut-être également préoccupés par la prime de fin d'année qu'on leur fait miroiter, privilégient l'obéissance aux directives officielles avant l'exercice d'un minimum d'esprit critique.

La robe de quelques élèves, une « vraie question de fond »

Dans l'affaire de Saint-Ouen, affligeante est la prise de position de ces enseignants affiliés au Snes 93, qu'une robe longue semble affoler, qui préfèrent s'en remettre au ministre plutôt que de faire preuve d'un minimum de bon sens. Sans crainte du ridicule, ils affirment :

« Ce problème pose une vraie question de fond que le rectorat et, au-delà, le ministère devront trancher : cette robe longue est-elle une tenue traditionnelle ou une tenue religieuse ? »

Grave question, assurément, qui fait de la tenue vestimentaire des élèves la mesure de toutes choses. Traditionnelle ou religieuse, en quoi, au juste, une robe contreviendrait-elle aux principes de respect mutuel qu'on peut exiger dans un établissement scolaire ?

Le principe de laïcité qu'on prétend défendre se trouve ainsi perverti par des préoccupations qui lui font perdre sa signification, pour s'égarer dans les affres d'une police des mœurs ou dans la dénonciation d'un communautarisme imaginaire, une accusation qui mène aux pires dérives politiciennes comme on le voit aujourd'hui.

Face à la montée du Front national aux élections cantonales, politologues et experts s'interrogent doctement pour en comprendre les raisons. Multiples et diverses, sans doute, mais il n'empêche que tant qu'un syndicat d'enseignants, majoritaire dans le secondaire, considérera la robe de quelques élèves comme une « vraie question de fond », l'extrême droite n'en finira pas de progresser dans l'opinion.

Photo : le couloir d'une école (Yousterer/Flickr/CC).

URL du billet: http://www.rue89.com/2011/03/30/robe-longue-le-role-de-lecole-dans-les-fantasmes-sur-lislam-197163

Résistance: une femme musulmane relève la tête

Publié le 29 mars 2011 sur le site foulexpress.com
Par Emilie Nourra

combat

J’aurais pu vous dire avoir le cœur en berne. J’aurais pu cracher ma haine, crier mes larmes, mais je n’en ferai rien.

Aujourd’hui et plus que jamais, il faut garder la tête haute, rester digne. La chasse aux sorcières est lancée certes par les sbires de notre pin’s national : on accuse le musulman de tous les maux, qu’il soit immigré ou autochtone. On l’accuse de salir la France et sa pureté judéo-chrétienne, d’envahir les rues de ses braves riverains, d’imposer à ses citoyens d’égorger outrageusement son bétail dans des abattoirs ou dans des baignoires.

Pour certains, le musulman est mauvais, il viole vos femmes, tue vos enfants, vole votre travail et pille vos ressources. Pire encore, il tente de vous imposer son mode de vie archaïque en couvrant ses femmes et ses filles d’un accoutrement avilissant. Oui, le musulman est le Mal incarné et si nous n’entrons pas en croisade immédiatement pour remettre notre société Française dans le droit chemin de la sacro-sainte Laïcité, plus rien ne sera jamais comme avant.

Fini la baguette et le béret, l’apéro et le vieux pané. Fini le petit vin blanc qu’on boit sous les tonnelles. Terminés les après midis à jouer à la pétanque avec nos bons copains. Cette France là n’existera plus, elle fera place à l’obscurantisme islamiste, aux barbus et aux burqas, les talibans envahiront nos places et nous serons forcés de manger du couscous halal à tous les repas. Voilà (en gros) les peurs sur lesquelles notre chère majorité présidentielle veut construire son avenir politique (pas le couscous, entendons-nous bien, je parle plutôt de ce scénario catastrophe).

Bien entendu tout ceci m’écœure. J’ai mal de lire dans la presse ou d’entendre à la radio nos politiques nous insulter ou se taire face à l’islamophobie ambiante. Bien sûr j’ai envie de hurler ma rage et quelques larmes ont coulé. Mais quelqu’un m’a dit : « Ils ne méritent pas une seule de nos larmes. Il ne faut pas céder au désespoir, même pas une seconde. Défendons nos droits. Dignement. Fermement. ». C’est vrai.

Je ne vais donc pas pleurer.

N’en déplaise à Luc Châtel, vendredi prochain, j’irai faire de la soupe au caillou dans la classe de mon fils. Je porterai mon voile et je couperai carottes et navets avec les enfants. Je ne serai ni neutre ni prosélyte. Je serai juste moi. La neutralité n’existe pas, notre apparence tout comme notre comportement sont et font ce que nous sommes aux yeux des autres. J’irai peut être même au théâtre avec eux un autre jour, les accompagnerai lors de sorties si on a besoin de moi.

Claude Guéant peut continuer à s’agiter. Mes vêtements ne s’allègeront ni ne se raccourciront, que je flâne sur les berges de la Seine ou que je fasse mes courses, que je joue avec mes enfants dans un square ou que je reçoive des soins à l’hôpital. Je resterai celle que je suis, fière et digne.

J’ai vite séché mes larmes et les ai troquées contre un sourire. Un sourire moqueur car ils pourront toujours s’échiner à nous faire flancher et à vouloir qu’on s’assimile, rien n’y fera. Chacun de nous définit une part de l’identité française. Aucun de nous moins que les autres. Un sourire franc parce que ma seule arme, la plume est toujours mienne et qu’elle me permettra aussi longtemps que je le souhaite de clamer ce que je vis et ressens.

Un sourire sincère enfin, car bon nombre de nos citoyens ne se laissent pas berner par ces bouffons sans âme. Certains se lèvent contre leurs discours haineux et ségrégationnistes. Ainsi va la vie, je préfère de loin être du côté de ceux qui se battent face à l’injustice. Le tout est de toujours garder les yeux ouverts et de ne pas courber l’échine.

URL du billet: http://www.foulexpress.com/2011/03/29/resistance-une-femme-musulmane-releve-la-tete/

« Au service de la langue française »

Publié le 31 mars 2011 sur le site lmsi.net
par Christophe Gaudier, 30 mars

Le luchinisme serait-il un sarkozisme ?

Cabotinage, chauvinisme, cuistrerie ? Plutôt que de résumer en quelques mots, forcément réducteurs, ce qui vaut à Fabrice Luchini toute notre antipathie [1], nous laissons la parole à Christophe Gaudier, qui se concentre surtout sur le personnage médiatique, sur son image de « grand lecteur de textes » et d’ « amoureux de la langue » – et sur sa singulière conception de la lecture, justement, du texte, et de la langue… Des lignes qui suivent, son auteur nous dit – et tout est dit : « c’est sans grande importance, mais ça soulage ».

Fabrice Luchini est paraît-il l’acteur préféré des Français. C’est sans doute parce qu’il est l’un des plus proches de ce qu’on peut imaginer être le personnage de l’acteur. Quel que soit le rôle, il joue Luchini interprétant un rôle, comme l’ont fait avant lui Jouvet, Gabin, De Funès ou Belmondo. Je préfère pour ma part les acteurs qui savent se faire oublier en tant qu’acteur afin que le spectateur ne voie plus que le rôle. Il y a une grande différence entre avoir vu tel acteur dans tel rôle et avoir vu tel personnage joué par tel acteur.

Lorsqu’il se produit seul sur scène, Fabrice Luchini prétend servir la littérature et les auteurs. Cette prétention est fallacieuse, il suffit de l’écouter pour s’en rendre compte : le texte n’est chez lui que le prétexte à un exercice de diction, et il ne devient plus qu’un flot de mots soutenu par une gestuelle, mais il déclamerait ainsi le Bottin ou l’horaire des trains que le résultat serait le même. J’en veux pour preuve son interprétation du Corbeau et du Renard en verlan : des mots en verlan dans une phrase sont compréhensibles, un texte entier en verlan n’est plus qu’une suite de syllabes dépourvue de sens – et le dire sur scène n’est plus qu’une performance gratuite qui n’a d’autre objet que de dire :

« Voyez ce dont je suis capable ! »

Je ne vois pas en quoi cela sert La Fontaine, de quelque manière que ce soit. Et le malheur est que Luchini traite tous les textes de cette façon.

Monsieur Luchini ne se contente pas de jouer la comédie sur scène, il donne également des interviews. La dernière en date, sur France 2 face à David Pujadas [2], a eu au moins un mérite : Monsieur Luchini nous a exposé sa conception de la langue française et de la littérature, qui est d’une pauvreté insondable et qu’il dissimule dans un déluge de mots dont la majorité sont des adjectifs. Les textes qu’il a choisis de « dire » sont, nous confie-t-il, de parfaites illustrations de…

« la supériorité de la langue française ».

L’acteur prend la précaution de préciser que ce n’est pas « par rapport a une autre langue » qu’il parle de supériorité, mais on se demande tout de même à quoi la langue française pourrait être supérieure, si ce n’est pas à une autre langue. On ne le saura pas, David Pujadas ayant omis de poser la question. Ce qu’on saura, en revanche, c’est que selon Fabrice Luchini, la langue française est…

« tellement riche, tellement somptueuse, tellement peu prétentieuse, tellement.... »

– et apparemment Monsieur Luchini tombe ici en panne d’adjectifs.

Ce qu’on apprendra, également, c’est qu’il y a lieu de s’émerveiller du fait que, « pendant trente ans »,

« La Fontaine a été au service de cette langue ! »

Je ne sais pas trop ce que pourrait être une langue pauvre, hideuse ou prétentieuse, et j’ignore totalement de quelle autre langue Fabrice Luchini a une maîtrise suffisante pour établir une comparaison sans laquelle son propos est au mieux un cocorico à peu près vide de sens. Je suppose en outre que, comme tout un chacun, Monsieur Luchini fréquente les littératures non francophones principalement dans des traductions – ce qui à mon sens prouve amplement que ce qui s’écrit en une langue peut parfaitement se transcrire en une autre sans que la valeur littéraire en pâtisse : si ce n’était pas le cas, nous ne lirions aucun auteur non francophone en considérant ses œuvres comme relevant de la littérature.

En fait, Monsieur Luchini nous livre une conception on-ne-peut-plus essentialiste de la langue, laquelle existerait indépendamment du langage. C’est ce qu’il exprime lorsqu’il attribue à la langue française des qualités qui lui seraient propres, indépendamment de ce qui est dit en cette langue – ce qui sous-entend que ce ne pourrait l’être dans une autre – et lorsqu’il déclare que La Fontaine s’est « mis à son service ». Il m’avait toujours semblé, pour ma part, que c’est au contraire La Fontaine qui a mis la langue à son service et que s’il l’a fait, c’est pour dire des choses à ses contemporains – ce qu’il a fait de telle façon que cela nous parle encore aujourd’hui [3].

Tout cela n’est pas sans rappeler une conception de la littérature dont Jorge Luis Borgès fut sans le doute le porte-parole le plus radical et le plus brillant : l’ensemble de la littérature ne constituerait en définitive qu’un seul livre perpétuellement réécrit, un livre sans début ni fin, mais aussi sans auteur – car pour prendre une métaphore, ce livre unique serait comme un édifice dans lequel aucune pierre ne pourrait prétendre être plus essentielle qu’une autre. Il n’y a alors plus d’histoire littéraire possible puisqu’il importe peu de savoir quand et par qui chaque pierre fut posée. Mais Fabrice Luchini franchit un pas que Borgès n’avait pas osé franchir : même s’il la réduit à des thèmes, à des motifs (on pourrait évoquer la tapisserie), Borgès continue néanmoins à croire en la littérature – c’est-à-dire, en définitive, en du sens, car il ne peut se résoudre à nier que les textes disent quelque chose. Borgès avait évacué les auteurs et l’histoire pour ne plus conserver que la littérature. Luchini va plus loin : il évacue la littérature, de sorte qu’il ne reste plus que la langue – mais alors, qu’est-ce que la langue peut bien avoir à dire, si ce n’est :

« Je suis riche, somptueuse, modeste »… [4]

Et que peut-on bien faire d’une langue qui a aussi peu à dire ? Rien, sinon l’exhiber sur une scène et la mettre, pour le coup, au service... de Luchini !

Notes

[1] Même si le comédien n’est pas vraiment dénué de talent, et a pu naguère nous amuser – par exemple dans Le Genou de Claire (1970) et Les Nuits de la Pleine Lune (1984), ou plus récemment dans Rien sur Robert (1999).

[2] Dans le journal de 20 heures du 9 mars.

[3] Étrange fable par exemple que « Le loup et l’agneau », et cela dès la première phrase qui en annonce la morale :

« La raison du plus fort est toujours la meilleure »

Que la force ai besoin de raison, voilà qui est étonnant. Le loup va manger l’agneau, c’est dans la nature des choses, mais est-il besoin pour cela de faire appel à la raison et d’en débattre avec la victime ? Car il ne suffit pas au loup de manger l’agneau parce qu’il a faim, que c’est en son pouvoir, et qu’il est dans la nature des loups de manger les agneaux « sans autres formes de procès » (et il faudrait s’interroger sur ce que signifie procès ») : il lui faut en plus argumenter, raisonner face à l’agneau. S’engage alors un débat entre le loup et l’agneau, mais l’agneau ne peut pas plus gagner dans cet échange qu’il ne le pourrait dans l’affrontement physique.

C’est que la raison du plus fort est trompeuse : alors que l’agneau raisonne à partir des faits qu’à chaque fois il oppose au loup, le loup raisonne à partir des fins, et plutôt que de répondre à chaque argument de l’agneau, il change de raison. À ce jeu l’agneau ne peut gagner – et personne ne le pourrait. La raison de l’agneau est la raison raisonnante des philosophes, la raison du loup n’a que l’apparence de la raison mais elle n’est faite que de rhétorique – et nous savons depuis Socrate que cette raison a toutes les chances de triompher, surtout si elle accompagne la force. La raison du loup est celle de Bush face à l’Irak, celle d’Israël face aux Palestiniens, celle des néo-laïcistes face aux élèves voilées... C’est la raison qui est à l’oeuvre à chaque fois, et elle sont nombreuses, que les fins sont justifiées par d’autres motifs que ceux que l’on annonce.

[4] Elle n’a pas peur du ridicule.

URL du billet: http://lmsi.net/Au-service-de-la-langue-francaise

Laura raconte comment l'islamophobie empoisonne son quotidien


Laura raconte comment l’islamophobie empoisonne... par Resistance_palestinienne

C’est ici notre terre, nous resterons ici

Publié le 31 mars 2011 sur le site aloufok.net
par Ziad Medoukh


Le 30 mars de chaque année, le peuple palestinien célèbre la journée de la Terre. C’est la journée de l’attachement à ses racines et à son histoire, cette histoire profondément marquée par la résistance et l’affrontement de l’occupant.
Le 30 mars 1976, des dizaines de Palestiniens, civils et paysans, ont été tués par les forces de l’occupation alors qu’ils manifestaient pacifiquement contre la confiscation de leur terre par l’administration israélienne. Et depuis, pour rendre hommage à ces victimes, pour montrer l’attachement des Palestiniens à leur terre, nous commémorons cette répression sanglante en célébrant la Journée de la Terre.
35 années après, et dans une conjoncture difficile : échec du processus de paix dans notre région, construction d’un mur illégal en Cisjordanie, lois racistes contre les citoyens palestiniens des territoires de 1948, implantation de colonies illégales, confiscation des terrains appartenant aux Palestiniens, blocus inhumain imposé à un million et demi de Gazaouis, révolutions dans le monde arabe et leurs conséquences sur notre cause, poursuite des attaques israéliennes contre la population civile en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et dans les territoires palestiniens de 1948, 35 années après, notre message est clair et précis.
En Cisjordanie, le mur d’apartheid, le mur de la honte doit tomber.
Les colonies israéliennes illégales doivent être démantelées.
Les Palestiniens doivent vivre en liberté sur leur terre.
La communauté internationale doit réagir et sortir du silence complice qu’elle maintient devant les crimes israéliens.
Les Palestiniens vont continuer leur résistance, sous toutes ses formes, afin de vivre libres sur leur terre.
A cette occasion, le peuple palestinien est plus que jamais déterminé à obtenir ses revendications, à les voir se réaliser. Et, en premier lieu, la création d’un Etat libre et indépendant où l’on peut vivre en paix.
Nous confirmons notre attachement à nos racines, à notre terre. Elle est ici notre terre, elle est ici notre patrie. Nous ne partirons pas, en dépit des mesures atroces de l’occupation, en dépit de toutes les difficultés, de toutes les souffrances. Nous allons continuer à donner notre sang pour notre terre, pour la terre de Palestine.
Ici, notre terre, ici, notre vie, et ici, notre Palestine !

Ziad Medoukh

URl du billet: http://www.aloufok.net/spip.php?article3886

Post-scriptum : Sur la gauche française et la guerre en Libye

Publié le 30 mars 2011 sur el site palestine-solidarité.org
par Jean Bricmont


Jean Bricmont

Mercredi 30 mars 2011

Divers lecteurs m’ont fait remarquer que la première version de l’interview publiée sur le site d’Investig’Action était trop rapide et procédait à des amalgames en ce qui concerne les positions de la gauche. Voyons donc plus en détail ces positions.

(Voir l’interview de Jean Bricmont : La Libye face à l’impérialisme humanitaire)

Le député européen Mélenchon, qui est sans doute l’homme politique le plus important à gauche du PS, appuie la guerre et refuse même d’utiliser ce terme, parce que la guerre est autorisée par l’ONU[1]. Si on adopte ce point de vue, il faudrait cesser de parler de « guerre de Corée », ou de « première guerre du Golfe » puisque celles-ci étaient aussi autorisées par l’ONU. Si Mélenchon s’appuie sur la résolution, quelle interprétation en donne-t-il (celle des Russes, de la Ligue Arabe ?) et que répond-il à ceux qui estiment qu’elle est déjà violée par les pays agresseurs ou à ceux, comme le juriste italien Danilo Zolo, qui soulignent que cette résolution viole la Charte de l’ONU[2] ? De plus, la résolution de l’ONU permet peut-être à la France d’intervenir, mais elle ne l’y oblige nullement. L’intervention reste un choix politique purement français (même si le gros de l’effort de guerre est en fait porté par les Etats-Unis). Mélenchon pense aussi que cela permettra de sauver les révolutions arabes, menacées par la répression de Kadhafi. Se rend-il compte que ce soutien aux révolutions arabes se fait en compagnie de Sarkozy et des émirats qui, soit ne savent pas ce qu’ils font, soit se sont soudain convertis à la révolution ? Mélenchon pense que cette intervention est dans l’intérêt de la France, à savoir « être liée avec le monde maghrébin. Il n’y a pas de futur possible pour la France si elle est opposée au sentiment majoritaire des populations au Maghreb, c’est-à-dire pour la liberté et contre les tyrans. » Bien, mais Mr Mélenchon vit dans un pays où il est illégal de prôner même un boycott pacifique à l’encontre d’Israël. Qui peut croire une seconde que l’attitude actuelle de soutien aux rebelles va être interprétée par les populations du Maghreb comme un soutien à la liberté et non comme, par exemple, une volonté de contrôler un état pétrolier tel que la Libye, ou de reprendre pied militairement et politiquement face aux révoltes arabes et les orienter autant que possible en fonction des intérêts occidentaux. ?[3]

Passons au PCF, qui exprime son « opposition totale » à toute intervention militaire[4]. Notons d’abord que Mélenchon déclare : « J’ai voté la résolution du Parlement européen en accord avec la direction du PCF et de la Gauche unitaire, en accord avec mon collègue eurodéputé communiste Patrick Le Hyaric », ce qui laisse perplexe concernant l’opposition totale du PCF à toute intervention militaire (où est passée la discipline du Parti et, si Mélenchon ment, pourquoi ne le dénonce-t-on pas ?). Certes, la déclaration de Roland Muzeau[5] (faite après mon interview) est courageuse et on peut l’approuver. Mais les arguments avancés dans d’autres déclarations laissent perplexes : lorsque le PCF exprime son opposition totale à la guerre, il déclare que « des responsables de l’insurrection populaire ont plusieurs fois exprimé leur refus d’une telle intervention. », ce qui est le plus mauvais argument possible, vu que ces responsables ont changé d’avis et que leur avis dépend évidemment principalement du rapport de force sur le terrain. La question à poser mais qui ne l’est pas, vu « l’urgence », est de savoir si c’est le rôle des troupes françaises d’intervenir partout où on le leur demande (à Gaza, du côté palestinien, par exemple, si la demande était formulée) ? Dans un autre communiqué, le PCF réitère « son plein soutien aux forces qui agissent pour la démocratie en Libye, avec le Conseil National de Transition[6] ». Mettons de côté le fait que personne ne sait vraiment si les rebelles agissent pour la démocratie (au sens où nous l’entendons) et que les documents de Wikileaks jettent un doute sur cette question[7]. Mais il est incohérent d’accorder son « plein soutien » à des forces politiques et de refuser en même temps leur principale exigence, à savoir des bombardements sur les troupes qui leur sont opposées. Les rebelles n’ont évidemment pas besoin de grandes déclarations de solidarité faites à Paris, mais d’armes, d’avions, de bombes etc. Notons au passage que cela vaut également pour les combattants afghans, palestiniens, bahreinis etc. Personne n’a besoin d’une « solidarité » purement verbale et n’impliquant aucune action politique concrète.

Le sommet dans ce genre de déclaration de « solidarité » a sans doute été atteint par « l’Appel du Collectif de solidarité avec le peuple libyen »[8] qui dénonce « la complicité des gouvernements occidentaux » au moment (19 mars) où ceux-ci sont déjà en train de bombarder la Libye, probablement en violation de la lettre de la résolution, exige la « Reconnaissance du Conseil national de transition intérimaire, 
 seul représentant légitime du peuple libyen » ainsi qu’une « justice exemplaire contre les crimes de Kadhafi ». Et comment va-t-on accomplir toutes ces belles choses sans une guerre totale ? L’appel est signé, entre autres, par ATTAC, la LDH, le NPA, le PCF, le PG et le PIR. Difficile après cela de ne pas faire d’amalgame entre les positions de la gauche.

On retrouve évidemment le même genre de raisonnement dans les groupes issus du trotskisme. Le NPA « réaffirme son soutien aux insurgés libyens contre la dictature »[9], tout en s’opposant à l’intervention occidentale, mais sans expliquer ce que signifie son soutien s’il refuse à cette insurrection ce qu’elle souhaite le plus (une intervention armée). La LCR belge parle carrément de « faillite du chavisme »[10], à cause des propositions de solution négociée avancées par l’Alliance bolivarienne (notons au passage que l’opposition à cette guerre ne vient pas seulement de Chavez mais de 42 partis de gauche en Amérique Latine[11]).

Ce genre de discours, que l’on retrouve dans toutes les guerres, est la version adaptée à la crise actuelle du « ni-ni » (ni Otan ni Milosevic, ni Bush ni Saddam, ni Hamas ni Netanyahu)[12]. D’une part, on accepte tous les arguments de la propagande de guerre sur les crimes de l’ennemi, aujourd’hui de Khadafi, mais hier de Milosevic ou de Saddam, sans jamais s’intéresser à des sources d’informations alternatives[13], et on affirme son soutien total à la cause au nom de laquelle la guerre est menée (les Albano-Kosovars, les Kurdes, les femmes afghanes, ou l’opposition libyenne). Ensuite, on refuse l’intervention militaire « impérialiste », qui est justement ce que réclament ceux que l’on « soutient », sans proposer d’alternative autre que verbale. On parle d’armer les rebelles (qui le sont déjà), ce qui est une forme d’ingérence (et que fait-on si cet armement ne suffit pas ?). On lance des paroles en l’air sur les brigades internationales (qui va les organiser ?). Il est évident que ce type d’argumentation « contre » les guerres ne convainc presque personne et ouvre un boulevard aux contre-arguments de la gauche interventionniste ; il y a d’ailleurs fort à parier que la France sera le pays où les manifestations contre la guerre seront les plus faibles (comme c’est systématiquement le cas, sur les questions de guerre et de paix, depuis la crise des missiles dans les années 1980).

Le problème de fond est qu’il n’y a aucune réflexion alternative à la doctrine de l’ingérence humanitaire. Aucune réflexion sur le militarisme et sur ce que serait une politique de paix et de désarmement, aucune réflexion sur le monde multipolaire qui se met en place et sur ce qu’un véritable internationalisme signifierait à l’intérieur de celui-ci, et aucune réflexion sur les effets désastreux des politiques impériales américaines. A chaque crise, on réagit dans l’urgence, « pour sauver les civils », en disant qu’on réfléchira après. Mais comme la réflexion ne vient jamais, on reste éternellement « dans l’urgence », c’est-à-dire à la traîne du discours dominant.

Tout le monde, surtout à gauche, adore se moquer de BHL, mais en réalité la victoire de la révolution (ou de la contre-révolution) dans la pensée française accomplie par les nouveaux philosophes dans les années 70-80 a été totale. A partir de cette époque, la pensée politique a été remplacée par une sorte de religion de la culpabilité. La France et les Français sont éternellement coupables, en mode majeur, du régime de Vichy et des déportations, et en mode mineur, du colonialisme et de la guerre d’Algérie ; les nombreux « ex », communistes, maos etc. sont, eux, « coupables » des crimes de Staline, Mao ou Pol Pot. Ce climat engendre, sur le plan intérieur, une extraordinaire volonté de contrôle de toute pensée ou parole hétérodoxe, qui soi-disant nous ramèneraient « aux heures les plus sombres de notre histoire », pour utiliser la formule consacrée. Ceci empêche toute pensée indépendante du discours dominant, en tout cas sur des sujets comme la souveraineté nationale. Sur le plan extérieur, le discours de la culpabilité implique que la France a l’obligation de « venir au secours des victimes », par analogie, en mode majeur, avec les Juifs victimes des Nazis et, en mode mineur, des républicains espagnols contre Franco. Face à cette pensée quasi-religieuse, aucune réflexion sur le droit, le militarisme ou l’impérialisme n’est possible.

Contrastons finalement la position de la gauche et celle du Front National. Eux, contrairement à Mélenchon, parlent de guerre à la Libye (ce qui revient à appeler un chat un chat), et ils sont presque les seuls à mentionner la souveraineté nationale et le droit international[14]. Leur opposition se fait au nom des intérêts des Français, tels qu’ils les perçoivent (surtout empêcher les flux migratoires). Et bien sûr, en bons « patriotes », ils soutiennent les forces armées une fois qu’elles sont engagées dans le combat. Mais si les choses tournent mal pour la coalition (ce qui est peu probable, mais on ne sait jamais), il y a fort à craindre que c’est ce genre d’opposition, et non celle de la partie de la gauche qui s’oppose mollement à la guerre, qui recueillera la faveur des Français. Dans le temps, le PCF aurait sans doute condamné la guerre au nom des intérêts du « peuple » ou des « travailleurs » français, mais la version actuelle de l’internationalisme (qui revient en pratique à accepter la doctrine de l’ingérence humanitaire) interdit ce genre de langage. Tout se passe comme si le monde médiatique passait avant le monde du travail. Le FN en profite, hélas, pour s’adresser au « peuple » oublié.

Le plus comique, si on peut dire, c’est que la gauche n’a à la bouche que des mots comme antiracisme et multiculturalisme, ce qui l’amène à vénérer les cultures de l’ « Autre » (et souvent, à travers celles-ci, les religions) mais est incapable de comprendre le discours politique des « autres » réellement existants, quand ceux-ci sont Russes, Chinois, Indiens, Latino-américains ou Africains.

Docteur en sciences, Jean Bricmont est professeur de physique à l’UCL en Belgique, et dans diverses universités états-uniennes. Il a publié avec l’Américain Alan Sokal, "Impostures intellectuelles" en 1997, aux éditions Odile Jacob. Président de l’Association française pour l’information scientifique (2001- 2006). Membre du Tribunal de Bruxelles. Son livre "Humanitarian Imperialism" est publié par Monthly Review Press. La version française « Impérialisme Humanitaire » l’est aux éditions Aden.

Source : www.michelcollon.info

Notes

[1] http://www.liberation.fr/politiques... [2] http://www.legrandsoir.info/Une-imp... nelle.html [3] Si on en juge par http://www.aloufok.net/spip.php?art..., le réaction en Tunisie et en Algérie est pour le moins mitigée. [4] http://www.pcf.fr/8198 [5] http://www.pcf.fr/8426 [6] http://www.pcf.fr/8349 [7] http://213.251.145.96/cable/2008/02/08TRIPOLI120.html ; Voir aussi http://www.telegraph.co.uk/news/wor... [8] http://solidmar.blogspot.com/2011/0... [9] http://www.npa2009.org/content/comm... [10] http://www.lcr-lagauche.be/cm/index... [11] http://www.ciudadccs.info/?p=155276 [12] Voir http://www.monde-diplomatique.fr/20... pour une critique de cette idéologie. [13] Pour un témoignage alternatif concernant la Libye, voir par exemple http://www.countercurrents.org/moun.... En français, http://www.legrandsoir.info/Bombard.... [14] http://www.frontnational.com/?p=6639


Source : Thierry Deronne

URL du billet: http://www.palestine-solidarite.org/analyses.Jean_Bricmont.300311.htm

Ne dites plus « guerre »... Dites « no-fly zone »

Publié le jeudi 31 mars 2011 sur le site info-palestine.net
par Tarak Barkawi - Al Jazeera

L’Occident utilise des euphémismes pour nier un état de guerre contre Kadhafi, et prétextant une mission humanitaire.

(JPG)
Utiliser uniquement la puissance aérienne contre Kadhafi est une incohérence stratégique qui aboutira très probablement à une impasse - Photo : Reuters

Les fantasmes des années 1990 sont sur ​​nous : les zones d’exclusion aérienne - la rhétorique de la guerre humanitaire à Washington, en Europe et aux Nations unies - les garanties que les troupes américaines ne seront pas envoyées au sol - une guerre aérienne qui, seule, ne peut pas avoir une influence décisive sur les événements terrestres.

Le président Obama a usé de termes alarmistes dans sa déclaration sur la Libye, condamnant la passivité face à des tyrans impitoyables qui brutalement agressent des innocents.

Dans les termes juridiques par lesquels la communauté internationale adopte une décision aussi fâcheuse que la guerre, l’ONU a décidé de protéger les civils et de créer un cordon sanitaire [en français dans le texte] autour du pays tombé dans le chaos.

Tout cela est un écho lointain de la grande époque de la Yougoslavie où l’on pensait que les peuples pouvaient être bombardés pour raison humanitaire. [...]

Peu de critiques ont même pris la peine de souligner l’évident principe sélectif. Obama ne se manifestait guère avant de s’en prendre à ce tyran en particulier, jusqu’à ce que le Conseil de sécurité attribue l’état envié d’innocents à protéger à certains Libyens et non aux Syriens, aux Yéménites, aux Palestiniens ou aux Bahreïnites, et encore moins à ceux qui souffrent en Côte d’Ivoire, au Zimbabwe ou ailleurs.

Néanmoins l’idée libérale de la guerre, de l’usage de la force pour des objectifs humanitaires, continue d’obscurcir l’opinion et d’imprégner profondément les termes des communiqués officiels, dans les forums internationaux et en particulier en Europe occidentale. Cette idée dissimule aussi le caractère réel des opérations de la coalition contre la Libye.

Nier la guerre, ou l’art de l’euphémisme

La guerre libérale est très utile, en particulier aux « bons Européens », parce qu’elle nie qu’il s’agit d’une guerre. Il serait question d’une zone d’exclusion aérienne protégeant les droits de l’homme !

Alors qu’il est évident qu’ils s’allient aux rebelles libyens dans leur guerre contre le régime en place, les dirigeants de la coalition [occidentale] sont obligés de prétendre le contraire. Ils vont régulièrement et poliment informer les forces de Kadhafi de l’endroit où elles doivent se regrouper si elles veulent éviter d’être détruites au nom de valeurs universelles.

En résumé, et sans jamais l’exprimer clairement, le message à Kadhafi, c’est qu’il doit arrêter de se défendre contre ceux qui pourraient le renverser. Pourquoi, nous direz-vous, n’est-il pas possible de parler plus clairement, au moins à nous-mêmes ? Pourquoi la guerre libérale doit-elle être décrite par des euphémismes ?

Au cœur de la guerre libérale se trouve une contradiction entre la grande rhétorique - l’humanité, l’innocence, le mal - et la responsabilité limitée, marquée par le « pas de troupes au sol » et ses légions pathétiques de troupes de maintien de la paix envoyées par les Nations Unies.

Dans ces guerres justifiées par des motifs altruistes, les dirigeants élus des démocraties occidentales veulent épargner le sang, si ce n’est l’argent, de leurs propres concitoyens.

L’arme choisie est la puissance aérienne et le coût est une incohérence stratégique. En l’absence d’une politique au sol, les forces aériennes en sont réduites à faire sauter les choses, à regarder les résultats et à tourner au-dessus. Toutes choses étant égales, le résultat attendu est une impasse.

Plus pernicieux est la façon dont la guerre libérale fait percevoir les conflits. Cela représente un tour de main qui ne peut qu’être admiré.

Un jeu dramatique

Il y a place pour deux acteurs principaux, l’intervenant humain (généralement la dite communauté internationale conduite par l’Occident) et l’acteur barbare (une sélection de dirigeants, de régimes et de groupes ethniques qui peut changer avec le temps).

Comme par magie, les pays réels et leurs peuples, avec leurs histoires entrelacées, deviennent des personnages dans une pièce de théâtre moralisatrice, des éléments typés qui se comportent en fonction de caractéristiques innées.

Le drame est joué en différentes versions, mais dans tous les cas l’Occident s’en sort toujours bien à la fin. Mais les termes de la présentation sont solidement fixés : des intérêts et des idéaux, une tragédie et de la politique, de l’inaction bureaucratique et du charisme.

La mémoire historique est une victime si immédiate que personne ne le remarque. Les États-Unis ont mené contre les pirates barbaresques leur première guerre dans ce qui est maintenant la Libye, et c’était déjà justifié par des préoccupations humanitaires alors qu’il était question d’intérêts commerciaux [guerre de Tripoli - 1801 à 1805)].

Aveuglés que nous sommes par les récits orientés des Occidentaux et la violence des autochtones, il est devenu impossible de distinguer l’imbrication d’histoires partagées, reliées entre elles qui ont conduit au conflit actuel dans lequel les Libyens, les Occidentaux et d’autres sont impliqués.

La Libye a obtenu son indépendance en tant que royaume il y a soixante ans, les États-Unis et le Royaume-Uni, ses clients, lui fournissant de l’argent et des armes en échange de pétrole et de stabilité.

Comme ailleurs, depuis hier jusqu’à aujourd’hui, cette chimie a généré du ressentiment populaire. Elle a préparé le terrain pour des alternatives politiques, lesquelles ont été saisies par Kadhafi.

Histoire de « Funhouse » [*]

Cela pourrait appartenir à une histoire de Funhouse, qui aurait pour but de nous rappeler que même si le pouvoir est grand, ses origines sont à trouver dans une histoire conjointe avec l’Occident.

Il n’y a pas si longtemps la police des frontières de Kadhafi et ses gardes-côtes, formés et assistés par l’Union Européenne, étaient grandement appréciés par les « bons Européens » puisqu’ils aidaient à contenir les [immigrants] Africains.

Le dernier service rendu par la guerre libérale est de placer la source de la violence chez les indigènes, dans les peuples arriérés du monde non-européen et non pas chez les Occidentaux qui exploitent, envahissent, bombardent et occupent.

Si on se fie à la rhétorique officielle, le problème en Irak et en Afghanistan a apparemment à voir avec des préjugés religieux et ethniques entre les peuples de là-bas, qui de façon irrationnelle continuent à s’entretuer alors que des soldats occidentaux sont gentiment envoyés pour les moderniser.

Le prix élevé à payer pour la guerre libérale est la clarté. L’Occident risque à présent de créer une situation où les rebelles n’auront ni la permission ni les moyens de renverser Kadhafi, et où l’Occident ne le fera pas lui-même.

Comme en Bosnie et au Kosovo, fournir des armes ou autoriser des volontaires arabes violerait la neutralité supposée de l’intervention humanitaire. Kadhafi peut avoir recours à des escadrons de la mort et à des tireurs d’élite pour poursuivre son combat.

La guerre n’est pas un conte moral, mais une violente étreinte mutuelle. Une réflexion sérieuse commence par l’acceptation que nous, en Occident, sommes maintenant engagés dans une guerre et que la responsabilité éthique exige de voir au-delà des manoeuvres de séduction du libéralisme.

* Barkawi Tarak est maître de conférence au Centre d’études internationales, à l’Université de Cambridge. Il est spécialisé dans l’étude de la guerre en mettant l’accent sur le conflit entre l’Occident et les pays du Sud dans une perspective historique et contemporaine. Il est l’auteur de Globalization and War, ainsi que de nombreux articles de recherche.

Note :

* Funhouse : jeu pour enfants où l’on tourne autour d’une maison qui réserve de multiples surprises, effrayantes comme amusantes

28 mars 2011 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/indept...
Traduction : Info-Palestine.net

URL du billet: http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=10399

Semaine de l’apartheid israélien : un manuel du débutant

Publié le jeudi 31 mars 2011sur el site info-palestine.net
par Ben White - Mondoweiss

Lors de la Semaine de l’apartheid israélien, des groupes sionistes de lobbying se sont jetés dans l’action, ramenant toute une mixture de diversions mielleuses, de mensonges, et d’hasbaristes entraînés.

(PNG) Alors que des militants dans le monde entier ont participé à la Semaine de l’apartheid israélien (IAW) (du 8 au 15 mars au Canada) des groupes sionistes de lobbying se sont jetés dans l’action, ramenant toute une mixture de diversions mielleuses, de mensonges, et d’hasbaristes (propagandistes sionistes) entraînés. Voici cinq objections fréquemment avancées contre l’IAW, en désordre.

1 - « Les Arabes en Israël font leurs courses sur les mêmes marchés, se soignent dans les mêmes hôpitaux, s’assoient dans les mêmes parcs, etc. » (que les Israéliens juifs).

Cette allégation est parfois complétée par des photos montrant des Arabes vaquant joyeusement - et sans doute avec reconnaissance - à leurs tâches quotidiennes ou profitant de leurs temps de loisirs dans la Seule Démocratie du Moyen-Orient (enseigne commerciale).

Cependant, Israël en tant qu’espace démocratique, multiculturel, mixte est miné par tout un tas de situations, notamment - et non exclusivement :

- des « comités de sélections » décident qui peut se faire admettre dans les petites communautés, en se fondant sur des critères comme l’ « aptitude sociale » ; c’est une organisation qui opère dans des centaines de villes (l’usage de ces comités en tant qu’outil d’exclusion des Palestiniens pourrait bien être renforcé par une prochaine loi) ; un certain nombre de ces communautés ont été créées en premier lieu dans le cadre d’un projet basé sur la « discrimination ethnique » et la « phobie démographique » ;

- les Palestiniens « résidents permanents » de Jérusalem-Est, bien que vivant dans la prétendue « capitale unifiée » d’Israël, ne peuvent acquérir de biens immobiliers dans la plus grande partie de Jérusalem-Ouest et dans un tiers de Jérusalem-Est annexée illégalement ; ceci parce que pour « avoir le droit d’acheter de l’immobilier sur une terre d’État, l’acheteur doit être citoyen d’Israël » ou « avoir droit, de par la loi israélienne, à la citoyenneté dans le cadre de la loi du Retour (c’est-à-dire être juif) » ;

- les Palestiniens sous l’occupation militaire israélienne sont soumis à un régime strict qui contrôle leur liberté de déplacements, un régime basé sur un système d’ « autorisations » et mis en œuvre grâce aux check-points et à des obstacles physiques sur les routes. Les citoyens israéliens juifs, quant à eux, peuvent vivre dans les colonies à l’intérieur de la Cisjordanie et sont libres d’aller et venir à leur guise ; mais pas leurs voisins palestiniens.

2 - « Les Arabes en Israël jouissent d’un niveau de vie et de libertés civiles dont les Arabes dans le reste du Moyen-Orient ne peuvent que rêver. »

Ce genre d’argument était régulièrement mis en avant par le régime d’apartheid d’Afrique du Sud et ses partisans.

Par exemple, le chroniqueur d’agence états-unien, James Kilpatrick, récemment décédé, écrivait en 1971 que les conditions des Sud-Africains noirs pouvaient sembler « exécrables », mais qu’en réalité, « l’Afrique du Sud avait obtenu pour son peuple non blanc le meilleur des enseignements et le plus élevé des niveaux de vie de tous les Noirs d’Afrique ». (Kilpatrick poursuivait en ajoutant que c’est par « l’encouragement et la bonne compréhension » qu’on permettra « aux Noirs et aux Blancs » de « prospérer », et non par « la force, la fanfaronnade, et le boycott » - ça nous rappelle quelque chose !).

Bien sûr, la juste comparaison se fait entre les Israéliens juifs d’une part, et les citoyens palestiniens d’Israël et ceux sous l’occupation militaire d’autre part. En 2006, le PNB par habitant des Israéliens juifs était deux fois plus élevé que celui des Palestiniens d’Israël, et 15 fois celui des Palestiniens dans les Territoires occupés. Les Israéliens juifs vivent près de quatre ans de plus que leurs concitoyens palestiniens.

Et la liste est longue...

3 - « Et que dites-vous de l’Iran, de la Chine, de la Birmanie, du Soudan, de la Russie, etc. »

Bien que manifestement sans grande valeur, cette tactique est toujours ressassée, de façon lassante.

Bizarrement, dans le contexte du débat sur le désinvestissement à Berkeley, l’université de Californie, en 2010, certains partisans d’Israël avaient mis en garde contre cet argument, car il « signifie qu’Israël a commis des crimes de guerre ». En outre, demandez donc aux partisans d’Israël s’ils accusent les militants tibétains de « cibler » la Chine, ou s’ils demandent à des militants birmans pour la démocratie de s’engager à s’attaquer aux diamants du sang.

Nul ne songerait à poser ce genre de questions, alors pourquoi les Palestiniens et ceux qui leur sont solidaires devraient-ils être traités différemment, simplement parce que c’est Israël ?

4 - « Israël a des députés arabes, des Arabes dans le système judiciaire, des pop stars arabes, etc. »

(JPG) Une position habilement contrée :

A l’époque où les Noirs américains subissaient les lois Jim Crow et d’autres formes de ségrégation raciale, un certain nombre de Noirs occupaient des postes importants aux États-Unis. Des artistes comme Louis Armstrong et Duke Ellington ont été envoyés en tournées internationales de bienveillance par le Département d’État des États-Unis. Ralph Bunch a servi comme ambassadeur des États-Unis aux Nations-Unies.

Oui, il y a un Bédouin au service des Affaires étrangères d’Israël. Non, cela ne cache en rien la réalité des villages non reconnus, des pertes de terre, des démolitions et des inégalités dans le Néguev.

5 - « Pourquoi ne parlez-vous pas des vrais apartheids ? »

C’est là où ils se lamentent et ragent contre les injustices en Arabie saoudite, au Liban, en Syrie, etc. « Il y a un apartheid sexiste ! un apartheid religieux ! », et ainsi de suite.

En réponse, on peut rappeler comment l’Arabie saoudite, tout comme Israël, est un allié clé des États-Unis, un régime salué comme « modéré » et « responsable » par l’ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert. On peut aussi convenir qu’effectivement les réfugiés palestiniens ont été traités de façon abominable par beaucoup, y compris par des gouvernements arabes, mais que d’abord, il faut se demander pourquoi ce sont des réfugiés.

Enfin, il peut être utile de souligner qu’« apartheid » ne signifie pas simplement oppression ou « mauvaise action » - et vous ne pouvez pas simplement le répéter autant que de fois vous le pouvez dans l’espoir que tout le monde va finir par oublier ce que vous essayez de cacher.

Voir aussi :

- Montréal : Semaine contre l’apartheid israélien - Ottawa s’oppose à la dénonciation d’Israël - Hélène Buzzetti - mercredi 3 mars 2010


(JPG) Ben White est journaliste indépendant, spécialisé sur la Palestine/Israël.
Son site : http://www.benwhite.org.uk, et son adresse : ben@benwhite.org.uk

Ben White est l’auteur de L’Apartheid israélien : un manuel du débutant.

Du même auteur :

- Beit Sahour : un microcosme de la colonisation israélienne
- Un coup de dés désespéré...
- La réalité d’un seul Etat
- Expropriations bureaucratiques

22 mars 2011 - Mondoweiss - traduction : JPP

URL du billet: http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=10397

Islamophobie dans la France de 2011 / Témoignage de Malika

Nous vous présentons le long témoignage que Malika nous a envoyé hier ! Nous avons été en contact ce jour mais pour cause d’un emploi du temps surchargé ne permettant pas l’enregistrement d’une vidéo, elle nous a demandé de publier son témoignage écrit.


Par Malika,

As salam 'aleykoum wa rahmatullahi wa barakatu

Voilà après les nombreux témoignages que j'ai vus sur l'affaire des longues robes, j'ai voulu moi aussi témoigner de mon vécu.

Je m'appelle Malika, j'ai 19 ans et je suis élève de terminale S. Je redouble mon année de Terminale, je porte le jlbab et al hamdoulilahi cette année ça se passe bien au niveau de ma tenue vestimentaire dans mon nouveau lycée à part une fois où à l'entrée, ma proviseure m'a déclaré que la prochaine fois je devrais l'enlever car j’étais un "peu trop couverte" ; ça m'a fait rire, ça a même surpris une surveillante. Certes elle me l'a dit d'un ton très gentil, je ne lui ai pas répondu et j'ai continué mon chemin. Elle me voit toujours avec mais ne m'a rien dit depuis la dernière fois, peut-être à cause du fait que j'ai insisté, et que j'insisterai à le porter.

Je ne l'enlèverai pas c'est ma dignité et ma liberté!

Après avoir eu le petit entretien avec la proviseure, j'ai regagné mon cours de philo. Franchement, j'étais en cours de philosophie et j'ai eu des larmes aux yeux car ce n’était pas la première fois que je vivais ça mais ça m'a fait tellement mal ! Quand vous vous sentez directement discriminée croyez-moi ça fait un réel choc! La France d'aujourd'hui me dégoûte énormément.

Je suis malheureusement restreinte un peu au niveau du bandeau que je porte sur mes cheveux ; certes je le porte pas aussi grand que je le voudrais mais c'est mieux que rien... quand je compare ma situation à celle des autres al hamdoulilahi!

Déjà que je me sens comme une hypocrite devant Dieu, car enlever mon voile, c'est comme si on m'arrachait le cœur, et en plus de ça on ajoute des remarques blessantes et agaçantes dans nos façons de vivre.

Donc j'en viens à ma terminale de l'année dernière dans un autre lycée. A cette époque, je ne portais pas le jilbab mais tout simplement le voile avec certes des tuniques et des pantalons mais ça ne se voyait pas trop que je portais le voile or mon proviseur-adjoint de l'époque a dû me voir avec et depuis lors, ça se passait mal, c'est même monté auprès de l'infirmière ! Vous vous rendez compte de l'ampleur de l'islamophobie ?!

J'ai accompagné une amie au secrétariat des élèves et là il s'y trouvait. Il m'a demandé alors de retirer mon "couvre-chef", je lui ai répondu que « non » je le retirerai pas, que ce n'était qu'un bandeau ! Il m'a demandé alors de le réduire ; j’ai refusé et je suis alors sortie du bureau, mais au fil du temps il a insisté tellement que j'ai dû le rétrécir quand même…

On humiliait des sœurs qui portaient le voile en leur disant de retourner au grillage pour le retirer car elles ne l'avaient pas retiré correctement, comme il se doit" et qu'il fallait le retirer bien avant l'entrée du lycée ! Au lycée des sœurs parlaient entre elles en arabe, le proviseur adjoint les a interpellées pour leur dire: "ici on ne parle pas arabe, on parle français".

Votre liberté d'expression est même restreinte...

Franchement quand on allait au lycée, ce n'était pas pour avoir des cours normalement comme les autres élèves, non on y allait pour être encore une fois remises à l'ordre, on y allait pour voir un nouveau film de fiction, ou une comédie sur nous ; c’était du pur délire!

Concernant mon cas, juste pour ne pas avoir de problèmes, j'ai dû rétrécir mon bandeau… mais justement, tout prétexte était bon à vous faire du tort (et subhanaAllah comme à Blanqui à même pas trois mois du bac, ils agissent à l'approche des examens, je ne sais pas si c'est fait exprès mais ça m'a l'air quand même d'après les témoignages wa Allah u A'lam) je me suis donc dit que pour éviter tout problème je le rétrécirais quand même, mais ça ne s'est pas arrêté là !

Un jour, en accompagnant une camarade malade à l'infirmerie, l'infirmière m'a demandée d'un ton assez vulgaire de sortir carrément car elle m'avait demandée de retirer mon bandeau et que j'avais refusé de le faire. J'ai voulu m'expliquer et donc me défendre, mais elle ne m'a guère laissée parler. Quand elle me parlait, elle parlait d'un ton violent, en me disant que les garçons enlèvent leurs couvre-chefs à l'entrée du lycée et donc, que je devais faire la même chose. Ce qu'elle oubliait c'est que dans le lycée même, il y avait écrit dans les "10 points clé du règlement", d'avoir une tenue décente or je ne voyais pas cela, chez toutes les filles, cette tenue décente. Et quand on leur parlait de ces filles, ils nous disaient qu'ils leur disaient de ne pas venir habillées de cette façon, mais c'était faux ! Avec elles, ils se contentaient juste de faire des petits rappels contrairement à nous. L'infirmière me regardait mal ; à croire parfois que j'avais commis un crime en couvrant mes cheveux, la paranoïa laïque a dépassé ses limites.

Des sœurs qui portaient justement des robes longues se sont faites virées une semaine avant leur bac de français ! (Je précise qu'elles ont pu réintégrer le lycée à la rentrée 2010, mais c'est quand même odieux d'être virées pour ça!)

Une petite anecdote: une camarade à moi de l'an passé s'était suicidée. Toute la classe avait été mise au courant, la CPE est venue nous voir ainsi que le proviseur-adjoint qui ne m'a pas dit un mot pour mon bandeau… mais elle, elle s'est permis ce jour-là sans aucune gêne de me dire de retirer mon bandeau ! On annonçait la mort d'une personne qu'on avait côtoyée fort longtemps mais cela n’a pas empêché qu’elle se permette de faire quelques petits rappels à l'ordre même dans ces moments-là! Quand il s'agit d'une élève musulmane…

Ce qui a été le plus dur pour moi c'est le manque de soutien de ma mère… Peut-être qu'elle avait peur que ça aille loin, qu'elle avait peur pour moi, on en n'a plus reparlé... C'est pour ça que je lance un appel aux parents ; il faut soutenir énormément vos enfants, c'est de vous dont ils ont besoin, certes il y a les amis... mais les parents sont la base, aidez et soutenez vos enfants quand ils sont confrontés à ces épreuves! Faut pas hésiter à demander des comptes à ce niveau-là, c'est de vos enfants dont il s'agit et de leur scolarité.

Franchement depuis, le lycée m'a dégoûtée, en plus de mes problèmes personnels, il y avait la pression du bac au lycée. Je venais plus ou rarement en cours, j'avais plus la volonté de continuer et je n'ai donc pas eu mon bac...

Voilà qu'est-ce que ce système veut que l’on devienne, des élèves objets sans conscience, ni morale, des élèves embrigadés par cette société, et quand quelques-uns ne veulent pas se conformer à leur volonté, on essaie alors de mettre des entraves à leurs projets, à leurs souhaits, et donc à leur vie mais al hamdoulilahi, Allah est Grand!

Voilà je voudrais juste passer un message aux sœurs qui sont dans la même situation dans laquelle j'étais l'année dernière et dans laquelle sont nombreuses de nos sœurs, qu'elles lâchent pas l'affaire, et qu'elles ne cèdent pas à leurs souhaits, c'est que comme ça qu'on leur montrera qu'on est pas en tort comme l'a dit la sœur Rahma ! Ce n’est pas le cas, ce sont nos droits et notre dignité dont il s’agit !

L'islamophobie avance et gagne du terrain, je vois plus d'islamophobes qu'avant on est mal regardé dans la rue, à croire qu'on n'est pas des gens normaux, on remet en cause nos choix religieux et même dans l’espace public. Un jour je prenais le RER et une dame ayant la trentaine, m'a regardée et a dit à celle qui l'accompagnait: " Qu'est-ce qu'elle m'énerve avec son voile!" et lui a ajoutée, un truc du genre: " Nous sommes dans un pays laïc, nous on n'a pas à montrer nos signes religieux en public", je crois qu'elle devrait revoir la définition du mot "laïcité". Je me suis tue, il ne faut pas leur montrer qu'on est plus bête qu'eux !

Il y a aujourd'hui des fous de la laïcité et leur nombre s'accroît malheureusement. On est dévisagé, mais ce n’est pas étonnant c'est le souhait de ce gouvernement fonctionnant aux faits divers ; une politique de "combat" contre les musulmans pas encore "Français" !

Que ce soit la gauche ou la droite c'est la même chose, c'est un même système, on a la tête de ce pays des dirigeants qui se font la "guerre entre eux" (je parle bien évidemment de la gauche et de la droite) on dirait des gamins dans une cour d'école, formant deux clans et s'insultant chacun, de méchants, d'incapables, au lieu de résoudre ensemble d'autres problèmes d'ordre économique, social qui touchent ici TOUS les Français... C'est malheureux à dire ça mais c'est ça la politique de la France aujourd'hui, une politique dénuée de sens.

Où sont d'ailleurs les institutions comme le CFCM, censées "représenter" les musulmans de France ?! Leurs frères et sœurs sont discriminés et eux se contentent de donner des mini interviews pour représenter une nouvelle image de l'islam ! Ce qu'il représente c'est Sarkozy et sa politique islamophobe ; une politique censée construire un "islam de France", à croire que l'islam est une religion barbare et a besoin de modernité...

Je suis musulmane mais je ne suis pas barbare !

On en vient à monter le cerveau de mon voisin, quand il me demande maintenant si le voile que je porte, n'est pas "politique"!

Ce n’est pas étonnant aussi cette montée de l'islamophobie avec les faux débats qu'on mène ; stigmatiser une population n'est pas la solution aux problèmes socio-économiques.

Aujourd'hui ce sont les sœurs qui sont touchées, demain ce sera qui?

Sincèrement ce n'est pas dans cette société que je veux voir mes enfants grandir in sha Allah...

Qu'Allah nous guide et nous aide dans notre foi, qu'Il nous pardonne et nous mène sur la Voie de la vérité. Amine!

Malika

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Note

Seuls les quelques fautes d'ortographe ou de frappes ont été corrigées!

mercredi 30 mars 2011

Lettre ouverte de médecins expatriés en Lybie au Président et Premier Ministre de Russie

Publié le 29 mars 2011 sur le site liberation-opprimes.net

Au début de la crise libyenne j'avais objectivement manifesté deux etonnements qui m'ont poussé à me libérer de la pression médiatique et à prendre mes distances voir à dénoncer l'imposture du CNT libyen que les spécialistes montrent, avec preuves à l'appui, que c'est une émanation de la CIA. Le premier étonnement est l'acharnement médiatique d'Al Jazeera qui a perdu toute crédibilité en donnant crédit à des informateurs anonymes et invisibles décrivant une situation insurrectionnelle et une riposte disproportionnée de Kadhafi contre les civiles sans donner la parole à un avis contradictoire. Le second étonnement est l'annonce de la fuite de 90 000 infirmières asiatiques. J'ai fait un calcul rapide et il m'a donné la Libye comme parmi les pays en terme de santé 15 paramédicaux pour mille habitants alors que la France dans les meilleurs arrondissements atteint 7 paramédicaux pour mille habitants;
Ou bien il y a l'annonce d'une catastrophe humanitaire que les chiffres démentent car ils placent la Libye en meilleure place sur l'indice humain de développement.
Juste après d'autres impostures, autres que celles de BHL de l'Arabie saoudite, sont visibles à vue d'oeil. Elles sont visibles et tellement surprenantes que des questions légitimes se posent sur la lecture de la gauche mais aussi des islamistes "wassatiya" qui se prétendent capables de lire le monde et sa dérive capitaliste et impérialiste.

La grande surprise est la présidence du CNT et le commandement de sa branche militaire. Moustapha Abdeljalil Président du CNT était ministre libyen véritable chef d'orchestre du drame vrai ou faux des cinq infirmières bulgares et du médecin palestinien accusés d'avoir innoculés le virus du SIDA à des enfants dans un hopital libyen. Khalifa Hifter, le commandant militaire des insurgés est un ancien colonel de l’armée libyenne déserteur aux états-unis après l' "aventure militaire désastreuse" de la Libye au Tchad à la fin des années 1980. Tout le staff militaire est une organisation paramilitaire et militaire composée de deserteurs et de militaires récupérés en Ouganda et au Tchad puis pris en charge au Kenya avant d'être envoyés dans les camps de la CIA en Virginie. Nous assistons à la plus grande supercherie américano sioniste de l'histoire. Faire porter Allah Akbar par les traitres, les incompétents et les revanchards.

Voici une lettre des medecins, infirmiers et travailleurs de l'ex URSS en Libye qui confirme la supercherie occidentale et l'imposture des révolutionnaires libyens qui se comportent comme des agents de subversion que comme des libérateurs :

LETTRE OUVERTE

Président de la Fédération de Russie Medvedev DA
Premier ministre de de la Fédération de Russie VV Poutine

De simples citoyens de l'Ukraine, Biélorussie et Russie, qui travaillent et vivent en Libye

24 mars 2011, Tripoli, Libye

Chers M. Medvedev et Vladimir Poutine,

Vous avez dit que les citoyens de l'ex-Union soviétique étaient destinés à devenir des citoyens de différents pays slaves de la CEI - Ukraine, Biélorussie et Russie. Malgré cela, nous croyons tous que c'est la Russie en
tant que successeur de l'URSS, qui est notre unique garantie pour les intérêts de nos pays et la sécurité de ses citoyens. Par conséquent, nous faisons appel à vous pour vous demander aide et justice.

Aujourd'hui, nous assistons à une flagrante agression des Etats-Unis et de l'OTAN contre un pays souverain - la Libye. Et si quelqu'un ose en douter, nous pouvons répondre que cette évidence est connue de tous, parce que tout ceci se passe sous nos yeux, et les actions des États-Unis et de l'OTAN mettent en danger non seulement la vie des citoyens de la Libye, mais aussi les vies de ceux qui comme nous sont sur son territoire. Nous sommes indignés par les bombardements barbares sur la Libye, qui sont actuellement menés par une
coalition constituée par les États-Unis et l'OTAN.

Les bombardements sur Tripoli et d'autres villes en Libye visent non seulement les infrastructures de la défense aérienne et de la force aérienne lybienne, et, sans s’en tenir à l'armée libyenne, visent aussi les
infrastructures militaires et civiles. Aujourd'hui, 24 Mars 2011, les avions de l'OTAN et des États-Unis ont bombardé toute la nuit et toute la matinée la banlieue de Tripoli - Tajhura (où, en particulier, se situe le centre lybien de recherche nucléaire). La défense aérienne et les installations de l’armée dans Tajhura ont été détruits dès les 2 premiers jours après le début des attaques et une partie des installations militaires dans la ville est resté intacte, mais aujourd'hui les cibles des bombardements sont les casernes de l'armée libyenne, à proximité desquelles se trouvent des zones parmi les plus densément peuplées de Lybie. Les civils et les médecins ne pouvaient supposer que les quartiers résidentiels seraient passibles d’être détruits, de sorte qu'aucun des résidents ou des patients hospitalisés n’a été évacué.

Des bombes et des roquettes ont frappé des lieux d'habitation et sont tombés près de l'hôpital. La structure en verre du Centre de Cardiologie a éclaté, et dans le bâtiment abritant la maternité pour les femmes enceintes
souffrant de maladies cardiaques, nous avons assisté à l’effondrement d'un mur et d’une partie du toit. Il en est résulté une dizaine de fausses couches qui ont provoqué la mort des bébés, les mères ont été placées en
soins intensifs et les médecins se battent pour leur vie. Nos collègues et nous même travaillons sept jours par semaine pour sauver les gens. Il s'agit d'une conséquence directe de la chute des bombes et des missiles dans les bâtiments résidentiels faisant des dizaines de morts et de blessés, qui sont examinés et soignés aujourd'hui par nos médecins. Le nombre de blessés et de tués, à cette heure, dépasse le nombre total de morts pour toutes les précédentes émeutes en Libye. Et c'est ce qu'on appelle « protéger la population civile»?

Nous prenons la responsabilité d’affirmer, en tant que témoins et acteurs de ce drame, que les États-Unis et leurs alliés sont en train de commettre un génocide contre le peuple libyen - comme ce fut le cas en Yougoslavie, en Afghanistan et en Irak. Ces crimes contre l'humanité, perpétrés par les forces de la coalition sont semblables à ceux commis par les pères et grands-pères des dirigeants occidentaux actuels à Hiroshima et Nagasaki au Japon, à Dresde en Allemagne, où des civils ont également été tués afin de parvenir à briser la volonté du peuple à résister. Aujourd'hui, ils veulent de cette manière que la population libyenne renonce à soutenir le leader et le gouvernement légitime lybien pour ensuite offrir avec gratitude les richesses
pétrolières nationales aux pays de la coalition.

Nous comprenons qu’en appeler à la « communauté internationale » pour sauver le peuple de Libye et nous qui vivons en Libye, est inutile. Notre seul espoir - c'est la Russie qui a le droit de véto à l'ONU, et plus particulièrement ses dirigeants - le Président et le Premier ministre.

Nous avons encore de l'espoir en vous, comme on l’a eu dans le passé, lorsque nous avons pris la décision de rester en Libye et d'aider son peuple, notre devoir de médecins primant sur le reste. Après un putsch manqué à la fin février, la situation s'était calmée en Libye et le gouvernement avait réussi à rétablir l'ordre. Pour tout le monde en Libye, il était clair que sans l'intervention américaine dans le pays, tout serait bientôt revenu à la
normale. Convaincus que la Russie, qui a un droit de veto, ne permettrait pas l'agression des États-Unis et ses alliés, nous avons décidé de rester en Libye, mais nous nous sommes trompés: la Russie, malheureusement, a semblé croire les mensonges des américains et ne s’est pas opposée à la décision de la France et des Etats-Unis.

Nous sommes des Ukrainiens, des Russes et des Biélorusses, des gens de professions diverses (principalement médecins), travaillant en Libye depuis plusieurs années (2 à 20 ans). Pendant cette période, nous avons appris à connaître la vie du peuple libyen et le comportement de l'Etat avec ses citoyens. Ici, ils ont droit à des soins gratuits, et les hôpitaux offrent ce qui se fait de mieux comme équipement et matériel médical. L’éducation en Libye est gratuite, et les plus méritants des étudiants ont la possibilité d'étudier à l'étranger aux frais du gouvernement. Lorsque vient le moment de se marier, les jeunes couples reçoivent 60.000 dinars libyens (environ 50.000 dollars US) d'aide financière. Les prêts de l'Etat sont sans intérêt, et comme le montre la pratique, non daté. Grâce aux subventions du gouvernement, le prix des voitures est beaucoup plus faible qu'en Europe, et elles sont abordables pour toutes les familles. Le prix de l’essence et du pain sont dérisoires, et il n’y a aucune taxe pour les agriculteurs. Le peuple libyen est calme et paisible, les gens ne sont pas enclins à boire, et sont très religieux.

Aujourd'hui, les gens souffrent. En février, la vie paisible du peuple a été troublée par des bandes de criminels et de jeunes drogués - que les médias occidentaux pour une raison que nous ignorons ont appelé "manifestants
pacifiques". Ils ont utilisé des armes pour attaquer des postes de police, des organismes gouvernementaux, des unités militaires avec pour seul objectif de faire couler le sang. Ceux qui les dirigent poursuivent un objectif clair:
créer le chaos pour justifier la prise de contrôle sur le pétrole de la Libye. Ils ont désinformé la communauté internationale qui a dit que les Libyens se battaient contre le régime. Dites-nous, qui ne voudrait pas d'un
tel régime? Si un tel régime existait en Ukraine ou en Russie, nous ne serions pas venu travailler ici, nous serions resté profiter du confort social à la maison, dans nos propres pays et aurions œuvré de toutes les manières possibles pour qu'un tel régime soit maintenu.

Si les États-Unis et l'Union Européenne n'ont rien à faire pour s’occuper, qu’ils tournent leur attention sur le sort du Japon, les bombardements israéliens sur la Palestine, l'audace et l'impunité des pirates somaliens, ou le sort des immigrés arabes en France, et qu’ils laissent les Libyens eux-même résoudre leurs problèmes internes. Nous voyons qu’aujourd'hui en Libye, ils veulent faire un autre Irak, la mise à l’exécution du génocide de tout un peuple et ceux qui se trouvent avec lui. Nous effectuons notre devoir médical car on peut pas laisser les Libyens seuls dans cette difficulté, en les laissant être détruits par les forces de la coalition, et en plus, nous savons que lorsque tous les étrangers seront partis, il ne restera plus personne pour témoigner et dire la vérité (la petite équipe des missions diplomatiques sont depuis longtemps réduits au silence), à savoir que les Américains vont faire couler ici un bain de sang. Notre seule chance de survie, c’est une position affirmée de la Russie au
Conseil de sécurité des Nations unies.

Nous espérons que vous, Monsieur le Président, et vous, Monsieur le Premier ministre, en tant que citoyens de Russie, et que les gens honnêtes ne permettront pas aux fascistes américains et européens du 21e siècle de
détruire le peuple épris de liberté de Libye et ceux qui aujourd'hui sont parmi eux.

Par conséquent, nous demandons instamment que la Russie utilise son droit de veto, le droit acquis par les millions de vies sacrifiées du peuple soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale pour arrêter l'agression contre un Etat souverain, pour demander la cessation immédiate des bombardements américains et de l'OTAN et demander l’introduction de troupes de l'Union africaine dans les zones de conflit en Libye.

Note: Les délégués du conseil de l'Union africaine pour la Paix et la Sécurité qui avaient été accepté par le gouvernement libyen et les chefs rebels pour négocier une solution pacifique entre les différentes parties, se
sont vus refuser l’entrée en Libye par le Conseil de sécurité des Nations unies. Ce geste doit être condamné par la Russie et la Chine, qui devraient étudier les résolutions de l’Union Africaine, et promouvoir et soutenir ses
sages décisions.

Qu’on ne touche plus à la Libye!

Avec respect et espoir

Pour votre sagesse et honnêteté,

Les citoyens de l'Ukraine, la Biélorussie et la Russie, vivant en Libye

Bordovsky S., Vasilenko, S., Vegerkina A., Henry IV, Henry H., L. Grigorenko,
DraBragg, A., Drobot V. Drobot, N., Yemets E., Kolesnikova, T., Kuzin, I.,
Kuzmenko, B., Kulebyakin V. Kulmenko T., Nikolaev AG, Papelyuk V. Selizar V.
Selizar About . Smirnov, O. Smirnova, R., Soloviev DA, Stadnik VA, Stolpakova T.
Streschalin G. Stakhovich Yu, Sukacheva L. Sukachev V. Tarakanov, T., Tikhon N.
Tikhonov VI, Tkachev AV, Hadareva E., Tchaikovsky, O., Chukhno D. Chukhno O.
Yakovenko D.