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jeudi 30 avril 2009

Al Tafkaji : un projet sioniste pour attirer un million de juifs à Al Qods occupée et en Cisjordanie

Paru sur le site Alterinfo le 30 avril 2009

L'expert et directeur du centre des cartes géographiques pour les études arabes à Al Qods, Khalil Al Tafkaji, a affirmé que l'entité de l'occupation tente d'exécuter son projet sioniste le plus dangereux pour judaïser toute la ville d'Al Qods qui atteint 10% de la superficie de la Cisjordanie.
"L'occupation sioniste tente de réaliser 3 principaux objectifs, l'exécution d'un projet racial qui rendra la question démographique au profit de l'entité sioniste, la séparation du nord de la Cisjordanie à son sud et l'empêchement de la création d'un état palestinien dont Al Qods occupée sa capitale", a montré, le mercredi 29/4, l'expert palestinien lors des déclarations de presse.

L'expert palestinien a prouvé que la masse coloniale qui comporte la colonie de "Kidar" et de "Ma'ale Adommim", ainsi que les colonies instaurées au nord et Est, atteignent une superficie de 191 Kms carrés, en précisant que l'entité sioniste va installer 73 mille nouvelles unités coloniales au cours des 5 années prochaines afin d'intégrer un million de juifs à Al Qods occupée et en Cisjordanie.
http://www.palestine-info.cc

Lien de l'article: http://www.alterinfo.net/notes/Al-Tafkaji-un-projet-sioniste-pour-attirer-un-million-de-juifs-a-Al-Qods-occupee-et-en-Cisjordanie_b1350944.html

La route de l’apartheid qui conduit au check-point de la honte

Publié sur le site al-Oufok en février 2009
par Michel Bôle-Richard

A partir de 3 heures du matin, ils se pressent sous un auvent de tôle pour s’abriter du froid. Le check-point de Makkabim n’ouvre qu’à 5 heures, mais plus on est là tôt, plus on passe vite. Une Jeep de l’armée israélienne est postée à une cinquantaine de mètres. Un soldat fait régner l’ordre dans la foule qui grossit au fil de l’aube naissante : cette main-d’oeuvre palestinienne vient des villages environnants, mais également de beaucoup plus loin en Cisjordanie, Bethléem, Hébron, Ramallah.

Tous arrivent par une petite route bloquée par des cubes de ciment et traversent, à pied, l’autoroute 443, afin de pouvoir pénétrer en Israël. Tous vont louer leurs services à des entreprises. Pour pouvoir le faire, ils doivent obtenir un permis de trois mois. Vers 5 heures, ils sont plusieurs centaines à attendre leur tour face à deux guérites où des soldats examinent leurs papiers puis fouillent leurs sacs en plastique emplis des victuailles pour la journée.

"On nous traite comme des animaux, comme du bétail, raconte l’un des travailleurs palestiniens. Lorsqu’il pleut, c’est terrible ! L’autre jour, les soldats ont dispersé les feux que nous avions allumés pour nous réchauffer. Comme punition, on n’a pas pu aller travailler. Une journée de perdue !"

Chaque jour, le même scénario se reproduit au check-point Makkabim sur la route 443, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Jérusalem. "Tout dépend du capitaine. Quelquefois cela se passe bien, d’autres fois c’est le calvaire. On se fait insulter, crier dessus. Nous sommes des esclaves", explique un ouvrier, dans ses vêtements de travail maculés de plâtre. Le va-et-vient des véhicules militaires est incessant en raison de la présence d’une base militaire située à proximité. Nous sommes juste à la frontière de la Cisjordanie.

Une fois le check-point franchi, une nouvelle attente commence, celle de l’employeur venu chercher ses ouvriers. On s’entasse dans des camionnettes, des taxis, vers les lieux de labeur. Beaucoup se lèvent à 2 heures ou 3 heures pour gagner leur pitance. "Nous n’avons pas le choix. Chez nous, il n’y a pas de travail." Le soir, à partir de 16 heures, la navette s’effectue dans l’autre sens. Les employeurs ramènent leurs employés. Ils sont déversés devant les blocs de béton et repartent chez eux, en Cisjordanie, avec 200 ou 250 shekels (37 ou 47 euros) en poche.

Certains sont à vélo. Ils reviennent de Modi’in, la ville-dortoir israélienne à mi-chemin entre Jérusalem et Tel-Aviv, qui se développe comme un énorme champignon blanc à flanc de colline. Beaucoup ont leurs outils dans leur sacoche et d’autres rapportent quelques matériaux de récupération qui enjoliveront leur maison. Quelques-uns louent leur force de travail à la journée, d’autres à la semaine ou au mois. Patrons et ouvriers se connaissent. Certains depuis longtemps. D’ailleurs, le permis ne s’obtient qu’après demande de l’employeur.

L’un d’entre eux, Nimrod Kriegel, est satisfait. Cela fait des années qu’il fait travailler le père dans son entreprise de jardinage. Aujourd’hui, il a embauché le fils. "Je le fais pour aider les Palestiniens et parce que l’on ne trouve personne en Israël. Je pense que le sort qui est fait aux Palestiniens est une honte. La loi devrait être la même pour tout le monde. Et, croyez-moi, je ne suis pas le seul à le penser !"

Une voiture de police s’arrête. Une lueur d’inquiétude passe dans les yeux de ces frontaliers. Mais ce ne sont que deux Palestiniens que les forces de l’ordre ramènent au bercail, menottés et jambes entravées. Ils ont été cueillis à Tel-Aviv sans permis et donc réexpédiés de l’autre côté de la barrière. "M’en fous, dit George, j’y retournerai. Ce n’est pas la première ni la dernière fois que je suis expulsé." Policier à Ramallah, il explique : "Je veux gagner de l’argent et trouver un vrai job."

Le check-point Makkabim est un goulot d’étranglement situé sur la barrière de sécurité qui sépare Israël des territoires occupés. La route 443, située en territoire palestinien, est devenue le deuxième axe permettant de relier Tel-Aviv à Jérusalem avec la route numéro 1. Pour l’agrandir, les Israéliens ont saisi les terres des Palestiniens, assurant que la loi l’autorisait parce que c’était "au bénéfice de la population locale".

Lorsque la deuxième Intifada a éclaté, en septembre 2000, la 443 est devenue périlleuse pour les usagers israéliens. Il y a eu des attaques et des jets de pierres. En 2002, l’usage en a été interdit aux Palestiniens car, en plus, elle conduit à plusieurs colonies. Depuis, un long mur jouxte, de chaque côté, cette autoroute. Mais les Palestiniens n’ont toujours pas le droit de l’emprunter. Sept villages comptant entre 30 000 et 35 000 habitants sont coupés de leur voie naturelle. La population fait de longs détours pour se déplacer. Pour franchir la 443, des tunnels et un pont ont été aménagés.

Les flots de voitures ne se mélangent plus. D’un côté les Israéliens, de l’autre les Palestiniens. Ces derniers l’appellent désormais "la route de l’apartheid". "La route de l’apartheid qui conduit au check-point de la honte", font remarquer deux dames d’un certain âge venues constater sur place comment les Palestiniens sont traités. Toutes deux appartiennent à l’organisation Marsom Watch, spécialisée dans la surveillance de ces points de passage. "Je viens d’Afrique du Sud, s’indigne Hannah Darag. J’ai connu l’apartheid. Je ne vois pas la différence. Quelquefois, j’ai honte de ce que nous avons contribué à faire naître." Pour le professeur David Kretzmer, spécialiste de droit international à l’université hébraïque de Jérusalem, "la route 443 est l’exemple de la tyrannie de l’occupation".

Beit Sira, l’un des plus gros villages palestiniens situés près du check-point Makkabim, est en train de dépérir car il est coupé du monde. "S’ils ferment le tunnel, nous sommes prisonniers, constate Abou Ahmed, 30 ans, employé à la mairie. Pour aller à Ramallah, il nous faut désormais cinq fois plus de temps. Trois personnes sont mortes d’infarctus parce qu’elles sont arrivées trop tard à l’hôpital. Ce n’est même pas la peine d’appeler les pompiers s’il y a le feu, car tout sera fini avant qu’ils arrivent. Toutes les marchandises coûtent plus cher à cause de l’allongement du transport alors que la 443 est à moins de 1 km."

L’association de défense des droits de l’homme B’Tselem souligne que, depuis que cette interdiction est en vigueur, plus de cent petits commerces ont été contraints de fermer leurs portes. Un vieil habitant de Beit Sira rappelle que son père a aidé à construire cette route sous le mandat britannique, que des terres ont été prises à sa famille pour l’élargir et que, désormais, ils n’ont plus le droit d’y mettre les pieds. L’affaire n’est pas close sur le plan judiciaire. Des recours ont été intentés contre cette spoliation doublée d’une ségrégation.

Le maire de Beit Sira, Ali Abou Saffia, qui a pris la tête de la lutte contre la fermeture de la 443 aux Palestiniens, espère que la Cour suprême d’Israël leur donnera raison. Il a refusé la proposition de l’administration militaire de mettre en place un service d’autocars dûment contrôlés qui seraient autorisés à utiliser la 443 seulement de jour. Le maire a estimé que cela aurait été une manière d’accepter cet état de fait. L’armée fait valoir qu’il est de son devoir de protéger les automobilistes israéliens. Tout Palestinien surpris en train de traverser la 443 est passible d’une forte amende. Plusieurs miradors en béton hauts d’une quinzaine de mètres permettent de surveiller toutes les allées et venues. Le tunnel n’autorise le passage que d’une seule voiture à la fois.

De l’autre côté, dans le village de Deir Qaddis, Abdul Rahim Nasser, secrétaire du conseil des communes, sort d’immenses cartes pour expliquer comment est né leur isolement. Comment ils se sont battus pour faire modifier à trois reprises le tracé du mur. Quels chemins détournés ils sont obligés de prendre pour se rendre à Ramallah. Pour expliquer comment, aussi, son village est désormais cerné par les colonies et les implantations sauvages. "Ils confisquent les terres selon leur bon vouloir, dit-il. Ils nous l’annoncent en jetant les papiers par terre ou en les épinglant contre les arbres. Et nous n’avons même pas la possibilité de nous rendre à Jérusalem pour nous plaindre."

Abdul Rahim Nasser montre les maisons blanches de Modi’in Illit construites sur les terres palestiniennes. Il désigne du doigt les colonies sauvages de Nili et Na’alé qui se sont installées "sur les champs où l’on semait du blé et de l’avoine". Au loin, une énorme carrière a éventré une colline pour fournir les matériaux nécessaires à l’extension de Modi’in Illit. La construction marche bien dans les colonies. Et ce sont les Palestiniens qui fournissent une partie de la main-d’oeuvre. Ceux qui chaque jour subissent les vexations au check-point de Makkabim.

Régulièrement, des manifestations ont lieu pour protester contre la ségrégation de la 443 et dénoncer le sort fait aux habitants de ce secteur qui ont toujours vécu sur ces terres. Abdul Rahim Nasser montre sur une étagère les cartouches de grenades lacrymogènes et quelques douilles de balles, témoignages d’une lutte contre l’envahisseur. Mais il n’y croit plus guère. "Qui s’intéresse à nous à part quelques Israéliens qui ont mauvaise conscience ?" Et d’ajouter : "La seule question qui se pose est de savoir jusqu’où cela va aller. Je suis convaincu que les Israéliens ne veulent pas la paix. Ils continuent de nous annexer."

Michel Bôle-Richard
Source: Le Monde 15 mars 2008

Lien de l'article: http://www.aloufok.net/spip.php?article81

A Jalazoune, les Palestiniens déracinés revendiquent leur statut précaire

C'est un article que je n'avais pas lu lorsqu'il est paru en février. Je le poste aujourd'hui parce qu'il me parle de gens qui ont une histoire que seuls eux-mêmes peuvent arriver à appréhender dans sa totalité. Vu de France,je sens bien que je ne peux en explorer que des bribes; mais petits morceaux à petits morceaux c'est le puzzle tout entier que j'aimerais arriver à mettre en place pour comprendre TOUTE l'Histoire de ces soixante dernières années en terre de Palestine.


(Photo al-Oufok)

Paru sur le site al-Oufok le 13 février 2009
vendredi 13 février 2009, par Benjamin Barthe

Le mandarinier qui parfume la courette de Nasser Sabeh, dans le camp de réfugiés de Jalazoune, en Cisjordanie, est le témoin d’un autre temps. Une époque où les chemins d’une cahute à l’autre étaient sillonnés d’arbres et de jardinets. Enveloppé de végétation, bâti sur une colline du nord de Ramallah, Jalazoune était alors surnommé "le camp vert".
Cinquante ans plus tard, les cahutes sont devenues de mauvaises habitations de quatre à cinq étages et la verdure a disparu sous le gris des parpaings. Le camp de fortune qui abritait à ses débuts, en 1949, 3 000 Palestiniens chassés de Ramleh ou Lod par les troupes sionistes, s’est transformé en un dédale de ruelles d’un kilomètre carré, dans lequel s’entassent 13 000 réfugiés. Et pourtant, en dépit de cette métamorphose, aucun d’entre eux ne l’appelle autrement qu’"Al moukhayam", le camp. "Cet endroit, on n’a pas choisi d’y naître, dit Nasser Sabeh, un ancien ouvrier du bâtiment, aujourd’hui au chômage. Aussi longtemps que l’on ne pourra pas revenir sur la terre de nos parents, on ne renoncera pas à notre statut de réfugié."
Cette profession de foi est emblématique de la mentalité des Palestiniens déracinés par la création de l’Etat d’Israël. Leur état d’esprit est autant le produit d’un choix politique que de contraintes socio-économiques. S’ancrer dans un camp, c’est maintenir en vie le rêve du droit au retour, reconnu par la résolution 194 des Nations unies. "Parmi ceux qui ont l’argent pour vivre ailleurs, certains partent mais beaucoup choisissent aussi de rester dans le camp car ils redoutent, à tort, de perdre leur carte de réfugiés", explique Khalil Al-Sous, le directeur local de l’UNRWA, l’agence des Nations unies en charge des réfugiés palestiniens.
La réhabilitation du camp de Jénine, dévasté en 2002 par l’armée israélienne, avait donné lieu à des psychodrames symptomatiques de cet attachement. Beaucoup de réfugiés s’étaient émus du fait que leurs maisons, reconstruites avec l’argent du cheikh Zayed des Emirats arabes unis, soient devenues "trop belles". Ils craignaient, là aussi à tort, qu’on leur retire le droit au retour.
La crispation est d’autant plus forte que les réfugiés, toujours à vif sur le sujet, estiment que les bailleurs internationaux poussent l’UNRWA à se désengager. "L’éventail des services offerts par l’agence se réduit, assure Youssef Barakeh, le chef du Comité populaire de Jalazoune, un organe sous le contrôle de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui fait de facto office de municipalité. A long terme, le plan est de transférer la responsabilité des camps à l’Autorité palestinienne."
La politique de bouclage israélienne redouble cette logique d’enfermement.
Parce qu’ils sont des foyers d’agitation, les camps de réfugiés font l’objet d’une surveillance accrue de la part de l’armée israélienne. Jalazoune a par exemple été soumis au couvre-feu le plus long de la première Intifada (décembre 1987) : 45 jours. Dès le démarrage du second soulèvement, en 2000, plus aucun permis de travail en Israël n’y a été donné et, pendant longtemps, les routes de sortie du camp ont été coupées. "Nous n’avons aucune autonomie économique, dit Youssef Barakeh. La plus grosse entreprise de Jalazoune emploie six personnes. C’est pour dire."
A intervalles réguliers, des rumeurs de réorganisation circulent. Il est question de tracer de grandes artères au milieu du camp et de reloger les réfugiés dont les maisons auront été démolies dans les localités alentours.
Ou bien de déplacer la jeune génération dans ces villages et de laisser uniquement la vieille dans le camp. A chaque fois, le Comité populaire, qui craint d’être manipulé, dit non à ces projets. Le camp doit rester ausi précaire que le statut de ses habitants. "Améliorer le camp, c’est d’accord, mais le transformer, ça jamais", dit Nasser Sabeh. On ne touche pas aux droits des réfugiés.

Benjamin Barthe - Le Monde du 14 février 2009

Lien de l'article: http://www.aloufok.net/spip.php?article150

Les Palestiniens veulent recevoir le pape au pied du "mur"

Paru le lundi 27 avril 2009 sur le site al-Oufok
par La Rédaction


(Photo al-Oufok)

Les habitants du camp de réfugiés palestinien d’Aida, près de Bethléem, veulent recevoir le pape, attendu le 13 mai, dans un lieu qui déclenche la polémique : il construisent une scène en plein air, tout près de l’immense mur de béton gris, section du "mur de séparation" construit par Israël qui les surplombe sur deux côtés.
Le camp d’Aida, où vivent environ 5.000 personnes, situé entre Jérusalem et Béthléem, existe depuis 1948 et la guerre qui a accompagné la naissance de l’Etat d’Israël.
Benoît XVI doit visiter ce camp le 13 mai, et les résidents expliquent avoir choisi cet endroit pour mettre l’accent sur ce qu’est leur quotidien sous occupation militaire israélienne.
Mais le gouvernement israélien a donné l’ordre d’arrêter la construction de cette scène, jugeant que sa proximité du "mur" pose un risque de sécurité. Selon le maire de Béthléem, Benoît XVI, qui est en Terre sainte du 8 au 15 mai, est censé y prononcer un discours et assister à un spectacle de danse folklorique.
Les travaux de construction du théâtre en plein air, d’une capacité d’un millier de places, devraient être terminés d’ici au 5 mai.
Mais les responsables locaux ont expliqué que des soldats israéliens avaient forcé la semaine dernière les ouvriers à quitter le site, mais qu’ils sont revenus et mettent les bouchées doubles pour finir à temps.
"Nous sommes déterminés à recevoir le pape à cet endroit, parce que cela résume les souffrances palestiniennes : le camp de réfugiés, le mur et la tour de garde de l’armée israélienne", explique Salah Taameri, gouverneur du district de Béthléem.
Pour Miki Galin, responsable militaire en Cisjordanie, outre la proximité de la barrière qui risque de poser problème au niveau de la sécurité, cet ampithéâtre est construit dans un secteur sous contrôle israélien et n’a pas les autorisations nécessaires. Et de se refuser à commenter la portée symbolique de l’endroit choisi par les Palestiniens.
Les discussions entre Israéliens et Palestiniens se poursuivent pour trouver un éventuel autre lieu où organiser le discours du pape, mais les responsables locaux notent que le mur est visible de partout dans le camp. "Le mur nous entoure comme une bague entoure le doigt", dit le député palestinien Issa Karakeh.

Lien de l'article: http://www.aloufok.net/spip.php?article455

La Face D'Israël Est Entrain De Changer

Paru sur le site le 20 avril 2009 sur le site Free Palestine

Une analyse de l'évolution de la société israélienne, plus religieuse, plus à droite, extrême droite, avec une émigration croissante des Israéliens modérés en Amérique du Nord et en Europe, et le Grand Israël comme fait accompli transformant cet état en état d' Apartheid.

La Face D'Israël Est Entrain De Changer- John Mearsheimer

Avraham Burg croit, semble-t-il, que l'occupation a eu un effet profondément corrupteur sur Israël. Mais il y a quelque chose de plus qui se passe à l'intérieur d' Israël qui le préoccupe beaucoup : la nature changeante de cette société. Il dit, par exemple, que "la société israélienne est foncièrement divisée", et bien qu'il ne détaille pas les spécificités de cette division, c'est évident qu'elles ont une dimension politique et religieuse. Il croit que le centre politique de gravité d'Israël s'est déplacé de façon marquée vers la droite. Effectivement, il croit que la gauche a "diminué en nombre et est devenue marginale". Il voit également l'équilibre entre les Israéliens séculiers et religieux se déplaçant en faveur des religieux, et c'est pourquoi il écrit " l'établissement d'un état dirigé par des rabbins et des généraux est un possible cauchemar".

J'aimerai essayer d'étayer l'analyse de Burg, en faisant remarquer certaines tendances dans la société israélienne qui ont et continueront d'avoir un effet profond sur l'état juif dans la durée, mais dont on parle peu dans les médias de masse ici en Amérique. J'aimerai spécifiquement me concentrer sur la croissance des ultra orthodoxes ou Haredim en Israël, et l'émigration d' Israël, ce qu'on pourrait appeler une " Aliyah à l'envers". ( Le mot Aliyah signifie montée : monter en Israël c'est à dire aller s'y installer ndlt).

Quand l'état a été crée en 1945, il y avait seulement un tout petit nombre d'ultra orthodoxes en Israël. En fait, les Haredim étaient profondément opposés au Sionisme, qu'ils voyaient comme un affront à la tradition juive. Cependant, leur nombre a augmenté à pas de géant ces dernières années, de même que leur proportion dans la population israélienne. La raison en est simple : en moyenne, une femme Haredi a 7,6 enfants ce qui est grosso modo le triple du taux de natalité de la population juive israélienne. Ainsi donc, le Forward a rapporté en aout 2007 qu' en 15 ans de 1992 à 2007, la proportion d'enfants juifs fréquentant les écoles primaires d'état a diminué de 55% sur un total de 67%; en 2012, il tombera à 51%.Pendant ce temps, le pourcentage de ceux qui fréquentent les écoles Haredim est passé de 12,4% en 1992 à 26,7% en 2007 et une projection le donne à 31% en 2012."

La croissance rapide de la communauté ultra orthodoxe a des conséquences significatives pour Israël, car 30% des hommes ne travaillent pas et trés peu d'entre eux vont leur service militaire. Plus généralement, cela veut dire qu'ils joueront probablement un rôle majeur dans les décennies à venir dans la gouvernance d'Israël. Cela vaut la peine de noter que lors des récentes élections municipales de Jérusalem, le candidat ultra orthodoxe, Meir Porush, a dit que " dans 15 ans il n'y aura plus de maire séculier dans chaque ville d'Israël, à l'exception peut être de certains villages au fin fond du pays". Bien sûr il exagérait, mais son commentaire montre ce vers quoi Israël se dirige, et pourquoi Burg s'inquiète de rabbins dirigeant l'état.

La deuxième tendance c'est le grand nombre d' Israéliens qui ont émigré en Amérique du Nord et en Europe, et qui ne comptent pas retourner en Israël. Selon la plupart des estimations, il y a environ 5,3 millions de Juifs israéliens, et 5,2 millions de Palestiniens qui vivent dans le Grand Israël ( la Palestine historique). Il y a environ 300 000 individus vivant en Israël que le Bureau des Statistiques définit comme "autres". La plupart sont des membres de famille de Juifs immigrants ou d'individus qui ont des ancêtres juifs, mais pas de mère juive, et par conséquent ne sont pas classés comme Juifs par le gouvernement israélien. Si on compte ces "autres" comme Juifs, alors il y a 5,6 millions de Juifs israéliens. Voyons, cela veut dire qu'il y a 5,6 millions de Juifs israéliens et 5,2 millions de Palestiniens. Cependant tous ces Juifs ne vivent plus tous en Israël. C'est difficile d'obtenir des chiffres exacts sur combien d' Israéliens vivent à l'étranger, car le gouvernement a arrêté de publier ces chiffres depuis le début des années 70. Sur la base de différents articles publiés sur le sujet et de conversations que j'ai eu quand j'étais en Israël en Juin dernier, je peux valablement estimer qu'il y a au moins 750 000 Israéliens qui vivent à l'étranger. Cela veut dire qu'il y a maintenant moins de Juifs que de Palestiniens vivant dans le Grand Israël, même si on compte les 300 000 "autres" comme Juifs.

De plus, il y a d'énormes preuves qu'un nombre conséquent de Juifs israéliens aimeraient quitter Israël s'ils le pouvaient. Dans un article qui vient juste d'être publié dans le National Interest, John Mueller et Ian Lustic rapportent qu' " une étude récente indique que seulement 69% des Juifs israéliens disent qu'ils veulent rester dans le pays et un sondage réalisé en 2007 affirme que 1/4 des Israéliens envisage de partir, inclus presque la moitié des jeunes". Ils continuent en rapportant que i" dans une autre étude, 44% des Israéliens disent qu'ils seraient près à partir s'ils pouvaient trouver des meilleurs conditions de vie ailleurs. Plus de 100 000 Israéliens ont acquis des passeports européens")i. Je parie que la plupart de ces Israéliens qui ont opté pour la Diaspora sont séculiers et politiquement modérés, au moins dans le contexte israélien. Cela vaut ausi la peine de noter qu'il y a eu une immigration limitée en Israël depuis le début des années 90, et certaines années le nombre d'émigrants était supérieur à celui des immigrés.

Ces données semblent confirmer l'analyse de Burg que la société israélienne devient plus religieuse et moins séculière, et que le centre de gravité politique est bien plus à droite qu'il ne l'était auparavant. Je peux penser à 5 implications possibles de cette situation qui évolue.

Premièrement, ces tendances feront qu'il y aura peu de chance qu'Israël quitte la Cisjordanie et permette aux Palestiniens d'avoir un état viable à eux. Le Grand Israël va devenir un fait accompli, si cela ne l'est pas déjà.

Deuxièmement, il semble clair que les Juifs seront particulièrement dépassés en nombre par les Palestiniens dans le Grand Israël. Le fait démographique clé que je n'ai pas inclus ci dessus c'est qu'en moyenne une femme palestinienne a approximativement 4,6 enfants, tandis que le chiffre israélien est de 2,6 enfants. Le Grand Israël sera un état d' Apartheid.

Troisièmement, les jeunes Israéliens qui pensent comme Burg ont de grandes chances de se sentir de plus en plus mal à l'aise en Israël, et trouvent l'idée de vivre en Europe ou en Amérique du Nord de plus en plus attirante. Et l'Europe, qui va devoir affronter des problèmes de faible démographie d'ici peu, a de grandes chances d'accueillir favorablement - si ce n'est essayer d'attirer - ces Israéliens qui veulent y immigrer.

Quatrièmement, il y a de fortes chances pour que ce soit de plus en plus difficile pour les forces pro Israël aux Etats Unis de soutenir l'idée que Washington doit maintenir sa "relation privilégiée" avec Israël, parce que les deux pays ont des "valeurs communes". Il n'y a pas vraiment de similitude en terme de valeurs principales entre l' Israël émergente et l'Amérique contemporaine.

Cinquièmement, il semble aussi apparent que ce sera de plus en plus difficile pour les Juifs américains, spécialement les plus jeunes, de s'identifier avec Israël, et de sentir un profond attachement pour ce pays, ce qui est essentiel pour maintenir la relation spéciale.

En résumé, Israël a des problèmes, c'est pourquoi tous les Américains de toutes tendances - spécialement ceux qui se disent amis d'Israël - devraient lire le livre de Burg et commencer à en parler.

Source : http://tpmcafe.talkingpointsmemo.com/2008/12/07-week/

John Mearsheimer est professeur émérite R. Wendell Harrison de science politique à l’Université de Chicago
http://www.planetenonviolence.org/La-Face-D-Israel-Est-Entrain-De-Changer-John-Mearsheimer_a1879.html?PHPSESSID=4ddd856fb3fa335d955d2404c9f4e540

Lien de l'article: http://mcpalestine.canalblog.com/archives/2009/04/20/13448591.html

Soutenons Al Kamandjâti en Palestine‏

Paru le 27 avril sur le site Free Palestine


(Photo Free palestine)

Depuis 2 ans, des enfants du camp de réfugiés de Jénine, de la ville de Jénine, des villages de Zababde, Toubas, Barkin, Jalama, Aaraba, Fakouaa… apprenaient à jouer du violon, de l'alto, du violoncelle, de la flûte, de la trompette, du trombone, du piano, de la guitare, du oud, des percussions, s’initiaient au chant, participaient à l'ensemble oriental et à la classe de solfège au sein du Centre de Musique Al Kamandjâti de Jénine.

Dans la nuit du 14 mars 2009, ce centre a été ravagé par un incendie criminel.
Les 80 élèves qui y étaient accueillis sont depuis privés de lieu d’enseignement.
Le centre était également devenu un point névralgique de la vie culturelle locale (concerts, fête de la musique,…) donc c’est l’ensemble de la population qui perd là un espace de découvertes et d’échanges.

Dans une situation d’occupation et de privation d’identité, telle que la vit le peuple palestinien, l’art et la culture constituent une bouffée d’oxygène pour les enfants. C’est pourquoi, les associations internationales doivent unir leurs efforts pour soutenir le spectacle vivant et l’éducation artistique en Palestine.
C’est donc grâce à la mobilisation de tous les acteurs de la société civile et des particuliers comme vous que nous pourrons aider les membres de l’association en Palestine à poursuivre leur action.

Ici, nous voulons les soutenir tant que possible afin que les enfants puissent retrouver rapidement le chemin de leurs classes.

Si du matériel musical en tous genres : instruments, partitions, pupitres, métronomes… s’ennuie dans vos greniers ou placards, nous nous engageons à le faire revivre dans les mains de ces enfants.

Merci de nous contacter au 06.62.09.63.62

alkamandjati@yahoo.fr

Association AL KAMANDJÂTI
Office in France :
15, rue du Petit Chaumineau
49 100 Angers - France
Tel. : 00 33 / (0)6 62 09 63 62
Office in Palestine :

Ramallah Downtown - Palestine

Mail Address: P.O. Box 943 Ramallah - Palestine
Phone / Fax: 00 972 / (0)2 297 31 01
info@alkamandjati.com
http://www.alkamandjati.com/

Lien de l'article: http://mcpalestine.canalblog.com/archives/2009/04/27/13528772.html

Les manifestations non-violentes contre la barrière de Cisjordanie de plus en plus dangereuses

Paru sur le site Alterinfo le 30 avril 2009
Par Rory McCarthy

Tout a commencé assez calmement, par une marche dans la grand’ rue, après les prières de midi à la mosquée. Les villageois palestiniens étaient entourés de dizaines d’internationaux chantant et brandissant des drapeaux. Ils ont tourné pour se diriger vers les oliveraies et monter le chemin étroit qui va à la barrière d’Israël sur la terre de Bil’in. Là, derrière un bunker de béton au sommet de la colline, les soldats israéliens les observaient.


(Les Palestiniens et les manifestants internationaux tentent d'échapper aux gaz lacrymogènes tirés par les soldats israéliens, à Bil'in) ( Photograph : Atef Safadi/EPA)

La foule s’est approchée de la barrière, en chantant. Un homme a lancé un cerf-volant, à la forme d’un avion. « Cette terre est une zone militaire fermée », a crié un soldat israélien par haut-parleur, dans un arabe impeccable. « Vous n’êtes pas autorisés à vous approcher du mur. » Puis les soldats ont tiré des salves de gaz lacrymogène.

Ce fut la même chose chaque vendredi dans le village de Bil’in, depuis plus de quatre ans – la manifestation populaire la plus tenace contre le long mur d’acier et de béton d’Israël. C’est une protestation basée sur la non-violence, qui s’étend dans d’autres villages de Cisjordanie. Mais elle devient de plus en plus dangereuse.

Le 17 avril, sur une colline de Bil’in, un Palestinen nommé Basem Abu Rahmeh, 31 ans, a été touché par une grenade lacrymogène à grande vitesse qui lui a transpercé la poitrine, provoquant une hémorragie interne massive et l’a tué en quelques minutes. Les vidéos prises par un autre manifestant montrent qu’il n’était pas armé, qu’il était loin de la barrière et ne constituait aucune menace aux soldats.

L’armée israélienne a dit qu’elle faisait face à « une émeute violente et illégale » et qu’elle enquêtait. Vendredi, les manifestants de Bil’in portaient l’image de Rameh sur leurs t-shirts et sur des pancartes.

Le mois dernier, un autre manifestant, un américain nommé Tristan Anderson, 38 ans, a été touché à la tête par une grenade lacrymogène à grande vitesse identique, lors d’une manifestation de protestation contre la barrière, dans le village voisin de Na’alin. Il a été grièvement blessé, il a perdu l’œil droit et souffre de lésions cérébrales. Sa mère, Nancy, a dit : « Pour nous, c’est horrible qu’ils tirent sur des manifestants pacifiques. »

La manifestation de vendredi a duré environ trois heures. La foule s’est à plusieurs reprises ruée vers la barrière, puis a battu en retraite sous les nuages de gaz. L’armée a fait constamment hurler une sirène au son très aigu, entrecoupé par des avertissements en arabe et en hébreu : « Reculez. Toi, avec le drapeau, recule, » et, de façon incongrue, en anglais : « Vous entrez dans une zone d’exclusion de navires. Faites immédiatement demi-tour. »

La manifestation de Bil’in a toujours été non-violente, bien que vendredi, comme c’est souvent le cas, des dizaines de jeunes et d’hommes en colère ont envoyé des pierres aux soldats avec des lance-pierres. Pour sa part, l’armée israélienne a tiré sur la foule des gaz lacrymogènes, des grenades incapacitantes, des balles caoutchouc-acier et quelquefois, des balles réelles.

Il y a eu longtemps des partisans palestiniens de la non-violence, mais ils ont été englouti par le militantisme de la Deuxième Intifada, le soulèvement qui a commencé en 2000 et qui a explosé en vagues d’attentats suicide épouvantables.

Eyad Burnat, 36 ans, a passé de longues heures à discuter avec les jeunes de Bil’in, petit village de moins de 2.000 habitants, pour les convaincre des mérites de « la résistance civile partant de la base ».

« Il est évident que ça devient plus difficile lorsque quelqu’un est tué, » dit Burnat, qui mène la manifestation. « Mais nous avons déjà eu ces problèmes par le passé. Plus de 60 personnes ont été arrêtées et pourtant, ils sont revenus à la non-violence. C’est une décision stratégique. »

Certains, comme le député palestinien modéré Mustafa Barghouti, espère que ce soit le début d’un mouvement plus large dans toute la société palestinienne. « C’est une étincelle qui se répand,» dit-il à Bil’in. « C’est une alternative aux négociations inutiles et à ceux qui pensent que seule la violence peut aider. »

Mais ce n’est pas tant que tous les jeunes du village se soient convertis à la cause pacifique, c’est plutôt qu’ils respectent et suivent leurs aînés. « Personnellement, je ne crois pas à la résistance non-violente, » dit Nayef al-Khatib, 21 ans, étudiant en comptabilité. « Ils ont pris notre terre par la force, et nous devons la leur reprendre par la force. »

A Bil’in, la barrière coupe le village de plus de la moitié de sa terre agricole et elle a permis l’expansion continue des colonies juives, dont l’énorme et ultra-orthodoxe colonie de Modiin Illit, bien que toutes les colonies sur une terre occupée soient illégales selon le droit international (et le droit israélien, NdT).

La Cour Internationale de Justice a donné en 2004 un avis consultatif que la barrière était illégale là où elle traversait la Cisjordanie, et même la cour suprême israélienne a statué il y a presque deux ans que le tracé à Bil’in n’était fondé sur aucune « raison de sécurité militaire » et devait être modifié. Mais rien n’a changé.

Comme la plupart des hommes du village, Nayef al-Khatib a fait de la prison. Il a été arrêté à 17 ans pour avoir manifesté et a passé un an derrière les barreaux, faisant sa dernière année de collège depuis sa cellule. Cette incarcération signifie qu’il ne peut pas obtenir de permis de voyage à Jérusalem ni en Jordanie, et il est souvent détenu pendant des heures aux checkpoints militaires israéliens, à l’intérieur de la Cisjordanie. « Mais c’était pour moi un honneur. Maintenant, je suis comme les hommes plus âgés, » dit-il.

Certains des ces aînés ont de l’influence. Ahmad al-Khatib, 32 ans, fut membre des Brigades des Martyrs d’al-Aqsa, un groupe militant de premier ordre, et fut incarcéré pendant un an pour avoir transporté des armes. Il s’est maintenant engagé dans la non-violence, et il s’oppose même aux jeteurs de pierre.

« Je ne regrette pas ce que j’ai fait, mais je ne le referai pas, » dit-il. « Nous sommes une nation occupée selon le droit international, et nous avons le droit de résister, bien que ça ne signifie pas que je soutiens les attaques suicide. Mais je ne veux pas résister pendant toute ma vie. »

Il soutient qu’une stratégie non-violente entraîne mois de pertes palestiniennes. « Ca ne me pose aucun problème de mourir pour récupérer ma terre, mais j’enverrai ma terre au diable si cela ramenait notre martyr, qui est mort la semaine dernière. La vie d’un être humain et plus importante que la terre elle-même. »

Souvent, pour les villageois, la question la plus sensible n’a pas été de prendre ou non les armes, mais plutôt s’il faut ou non accepter en leur sein tant d’internationaux, et en particulier les manifestants israéliens. Ahmad al-Khatib dit que ce fut « la question la plus discutée », car beaucoup craignaient que les Israéliens viennent les espionner, jusqu’à ce qu’ils voient qu’eux aussi été blessés et arrêtés.

Un des premiers Israéliens à rejoindre la protestation de Bil'in, dès le début, est Jonathan Pollack, 27 ans, activiste et membre d'Anarchistes Contre le Mur, qui vit à Jaffa, juste au sud de Tel-Aviv. Bien qu'ils l'accueillent chaleureusement maintenant, les débuts furent tendus. « Je ne suis toujours pas l’un d’entre eux et je ne fais pas semblant de l’être, » dit-il.

À la différence de la plupart des autres initiatives de paix communes, dans ce cas les Israéliens sont en minorité et en arrière-plan. « Je pense qu'il est très important que la lutte soit menée par les Palestiniens et que les relations de pouvoir colonial sont sciemment inversées, » dit Pollack.

Article paru initialement, en anglais, dans The Guardian.

Source : Palsolidarity
Traduction : MR pour ISM

Lien du texte: http://www.alterinfo.net/Les-manifestations-non-violentes-contre-la-barriere-de-Cisjordanie-de-plus-en-plus-dangereuses_a32088.html

L’UE reporte un Conseil d’association avec Israël

Publié sur le site Free palestine le 27 avril 2009
Par MAROUN LABAKI

Avant même l’ouverture du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, ce matin à Luxembourg, l’UE a décidé de « geler » un dossier sensible : le Conseil d’Association UE/Israël, initialement fixé au mois de mai, a été reporté en juin.
Avant même l’ouverture du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, ce matin à Luxembourg, l’UE a décidé de « geler » un dossier sensible : le Conseil d’Association UE/Israël, initialement fixé au mois de mai, a été reporté en juin. Une modification d’agenda qui atteste une fois encore des divergences entre Etats-membres quant à l’opportunité de rehausser le niveau des relations avec l’État hébreu. Les autorités israéliennes mènent un intense lobbying pour obtenir cette faveur, mais deux éléments majeurs sont venus perturber, ces derniers mois, le processus en cours : la guerre menée par l’armée israélienne dans la bande de Gaza et l’avènement, à Tel-Aviv, d’un gouvernement très marqué à droite sous la houlette de Benjamin Netanyahou. En bottant en touche jusqu’au mois de juin, l’UE, à la fois, se donne un temps supplémentaire de réflexion et met en sourdine l’une de ses sources de divisions.

Source de l'article: http://www.lesoir.be/actualite/monde/l-ue-reporte-un-conseil-d-2009-04-27-703168.shtml">http://www.lesoir.be/actualite/monde/l-ue-reporte-un-conseil-d-2009-04-27-703168.shtml

Lien de l'article: http://mcpalestine.canalblog.com/archives/2009/04/27/13528907.html

A Gaza, trois mois après la guerre, les Palestiniens se relèvent difficilement

Publié le mardi 28 avril 2009 sur le site de l'Association France-Palestine

Par Michel Bôle-Richard

Atatra (nord de la bande de Gaza) Envoyé spécial Dans la bande de Gaza, des villages de tentes ont surgi entre les décombres. Les nouveaux réfugiés veulent croire à l’avenir, mais rien n’a changé depuis la fin des bombard ements israéliens

REPORTAGE

Son fils de 3 ans ne la quitte plus d’une semelle. Depuis que son frère de 9 ans a été tué par les soldats israéliens le 4 janvier, Atef a toujours peur. Alors, ici dans le nord de la bande de Gaza, à Atatra, quartier de Beit Lahiya, Wafaa Awaja a essayé de reconstituer du mieux possible un univers semblable à la maison et au petit jardin qui ont été détruits par l’invasion terrestre de Tsahal en janvier.

Un enclos a été délimité par une barrière en plastique. Des fleurs et des arbres y ont été plantés. Ses enfants les arrosent tous les jours. Mais, tout autour, ce n’est qu’un village de tentes. Un parmi les huit autres pour loger les nouveaux réfugiés de Gaza. Tous ceux qui ont perdu leur maison. Tous ont des noms. Celui-là a été baptisé " Imprenable ".

Wafaa Awaja est issue d’une famille de réfugiés venu e de Beersheva. Aujourd’hui, elle est à nouveau réfugiée sur son lieu d’exil. " C’est une deuxième naqba - catastrophe - ", le nom donné par les Palestiniens chassés de leurs terres en 1948 lors de la guerre pour l’indépendance d’Israël.

Avec ses enfants et son mari Kamel, qui a toujours une balle israélienne logée dans le thorax, cette Palestinienne de 32 ans tente de se reconstituer une vie précaire. " J’ai peur que cela ne dure longtemps, c’est pourquoi je veux que les enfants se sentent chez eux avec la télévision, l’ordinateur. " Elle a planté un olivier et se demande si elle restera ici jusqu’à ce que l’arbre donne des fruits.

En face, une clinique fondée par l’Américain Bill Gates a été éventrée par des tirs de chars. Tout autour, les maisons ne sont que des amas de ruines. Rien n’a changé depuis la fin de la guerre, le 18 janvier.

Les habitants ont planté des tentes à côté des dé combres. Ils attendent les distributions de vivres. Ils espèrent une vie meilleure. " Nous sommes devenus des mendiants ", se lamente Tayssir Khadra en chassant les mouches qui pullulent dans les tentes du camp baptisé " La Fierté " à Salatin, près de Beit Lahiya. " Il n’y a plus d’eau dans les toilettes depuis une semaine. On ne peut pas continuer à vivre comme cela. Et même si on nous met des conteneurs, cela ne va rien résoudre. Nous voulons reconstruire nos maisons, mais nous n’avons rien et les Israéliens interdisent aux matériaux de construction de rentrer. " Un fils est né dans cette tente. Sa mère voulait l’appeler " guerre ", elle a préféré Mohammed.

La vie a repris le dessus dans ces zones sinistrées, mais le décor n’a pas changé. Les ruines sont toujours là, intactes, témoignages de la fureur destructrice des tirs.

Les cours ont recommencé dans l’école Sakhnin. Tout un corps de bâtiment a été réduit en miettes par les bombardements et l’aile d’un autre a été pulvérisée par les bombes des F-16 et les tirs de chars. Onze préfabriqués fournis par la Chaîne de l’Espoir et Dubaï Cares ont été installés dans la cour pour que l’enseignement se poursuive. Considérée comme un site stratégique, cette école avait été investie par les Israéliens qui l’ont transformée en base. Nettoyée des détritus de l’armée et lavée des inscriptions vengeresses contre les Arabes.

Hassan Abou Ahmad, le directeur de l’école, raconte les traumatismes des élèves : " Lorsqu’une chaise tombe, les enfants ont peur. Il y a des problèmes d’incontinence, de concentration. Nous avons fait appel à des psychiatres, à des psychologues. Sur près de 500 enfants, 183 ont perdu un proche ou n’ont désormais plus de maison. "

Un centre provisoire pour l’aide aux familles et aux enfants a été installé sur une aire sablonneuse. Des tentes multicolore s abritent 650 petits Palestiniens qui, par des activités créatrices et un soutien psychologique, tentent d’oublier ce qu’ils ont vécu pendant les trois semaines de l’opération " Plomb durci ". " Ils ont peur d’aller aux toilettes seuls. Ils font des cauchemars. Certains sont devenus somnambules. Il y a beaucoup d’agressivité, d’attitudes violentes, des pertes de mémoire. Le niveau scolaire a baissé. Les parents viennent nous demander des conseils. Certains ne savent pas quoi faire ", explique Rafat Chahin, le directeur du projet.

Les enfants dessinent, découpent, jouent, apprennent à vivre ensemble. On leur enseigne à se méfier des objets bizarres trouvés sur le sol, à ne plus penser à la guerre. " Ils sont persuadés que les Israéliens vont revenir. Leurs valises sont prêtes. Ils ne sentent pas en sécurité. Ce n’est pas facile de leur ôter tout cela de la tête ", raconte un moniteur. " Les Israéliens ont détruit nos maisons, détruit nos terres, tué nos voisins, mis nos frères en prison. Nous allons nous venger. Nous allons tous les tuer. Nous allons libérer la Palestine ", dit calmement Ghadir. Elle a 12 ans.

Raëd Alamnha, lui, est désespéré. Il a tout perdu, son taxi, sa maison, son quartier. Sa famille vit sous la tente. Elle a planté un potager. " On voit beaucoup de monde, de toutes les nationalités, des ministres, Tony Blair, des Norvégiens, des responsables de partout, mais pour nous rien ne change. No future. J’ai sept enfants et plus rien à leur offrir. J’attends, je ne fais qu’attendre. Je ne peux rien faire. Je m’interroge toujours pour savoir pourquoi les Israéliens ont tout détruit ici alors que nous sommes tous Fatah - mouvement nationaliste palestinien - , qu’il n’y avait pas un seul fusil. Mon frère a été arrêté il y a plus de trois mois. Je n’ai pas de nouvelles. "

A 38 ans, Raëd parcourt sans arrêt les ruines de son passé et s’interroge sur la façon dont il pourrait redémarrer. Mais il ne voit rien, rien que le noir.

Michel Bôle-Richard

Lien de l'article: http://www.france-palestine.org/article11722.html

mercredi 29 avril 2009

Cold-blooded murder' of Gaza man's daughters

For the families of those killed in Israel's war on Gaza, an investigation into Israeli war crimes may not heal the pain, but it could go some way in the search for justice.
Khaled lost his two daughters in the conflict. They were just two and seven years old.

Des bombes israéliennes menacent encore les civils Gazaouis

Plus de deux mois après la fin des 22 jours de bombardements sur la Bande de Gaza, des bombes non explosées menacent toujours les civils Palestiniens.
Les bombes qui n'ont pas explosé durant les bombardements demeurent dans des lieux densément peuplés de Gaza.On estime qu'entre 20% et 30% des bombes lachées par Tsahal n'ont pas explosé.
Depuis la fin des bombardements,sept personnes ont été tuées par des bombes qui ont soudainement explosé; six d'entre elles sont des enfants.

Sawafta : L'extension du colonialisme sioniste nécessite l'adoption d'un programme de résistance

Paru sur le site du Centre Palestinien d'Information le 29 avril 2009

Cisjordanie - CPI
Fazei Sawafta, l'un des dirigeants du Hamas en Cisjordanie, a appelé les forces et factions palestiniennes à assumer leurs responsabilités et faire face aux agendas très dangereux de l'entité sioniste qui menace, de façon sans précédent, les droits légaux du peuple palestinien, à travers le judaïsme très étendu et le colonialisme dans la Cisjordanie et la ville sainte d'Al Qods occupée.

En attirant l'attention de l'opinion publique, notamment la communauté internationale, et les hommes libres au monde entier, le dirigeant du Hamas a averti, le mardi 28/4, lors d'une déclaration de presse, des objectifs et agendas sionistes très dangereux qui visent l'annexion totale de la ville d'Al Qods occupée et la plupart de la Cisjordanie dans l'entité sioniste, en appelant les palestinien à s'attacher fortement au programme de la résistance nationale.

"Le gouvernement terroriste sioniste dirigé par Benjamin Netanyahu a publié récemment l'annexion illégale de 12 mille dunums au profit de la colonie de "Ma'ale Adommim", ainsi que l'instauration qu'un nouveau quartier dans la région arabe d'Al Sawahra, et un autre projet pour instaurer des chemins de fer sous les fondations de la mosquée sainte d'Al Aqsa", a contesté le dirigeant du Hamas contre les crimes et violations sionistes, tout en soulignant que l'installation de la synagogue juive aux alentours de la mosquée menace vraiment l'aspect islamique de la ville d'Al Qods.

En appelant le monde entier, notamment les arabes, les musulmans, les chrétiens et les hommes libres à soutenir les droits légaux palestiniens, le leader du Hamas a appelé, à l'occasion de la 42 ème commémoration du jour d'occupation d'Al Qods en 1967, à travailler sérieusement pour arrêter les crimes et violations de l'entité sioniste qui ignore totalement les lois et les appels internationaux en continuant de confisquer plus de terres des palestiniens et les privant de leurs droits légitimes.


Lien de l'article: http://www.palestine-info.cc/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s76Ft4xuiScwxd7w0DxTJBM4QBcK0EsJM9K3Dwk2IgN4Gt2Tqeats%2f7ax7hrRkGue1RUflScXM8fGNmO2dBTdJBoEhPX7EoYUNNBXezjCGPHY%3d

Obama augmente de 25% l'aide militaire à israel !

Amnesty International exhorte Obama à cesser ses exportations vers Israel
Par Maan News

Les États-Unis ont envoyé une nouvelle importante livraison d'armes à Israël, malgré les preuves que des armes américaines ont été abusivement utilisés dans les attaques contre les civils de la bande de Gaza, a révélé Amnesty International le 1er avril.

L'organisation des droits humains a déclaré qu’environ 14.000 tonnes d'armes et de munitions ont été envoyés en Israël sur le Wher Elbe, un cargo allemand affrété et contrôlé par le commandement du transport maritime militaire de l’United States Navy, qui a accosté et déchargé sa cargaison, le 22 Mars dans le port israélien d'Ashdod, à environ 40 km au nord de Gaza.

Amnesty a demandé au président américain Obama de suspendre les futures livraisons d'armes à Israël jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de risque de violations des droits de l’homme.
Le Pentagone a confirmé le déchargement du navire, qui avait quitté les États-Unis pour Israël, le 20 Décembre, une semaine avant le début des attaques d'Israël sur Gaza.

Selon le rapport d'Amnesty, le navire transportait 989 conteneurs de munitions, chacune faisant 6 mètres de long avec un poids total estimé de 14.000 tonnes. [14.000.000 Kg, 14 millions de kilogrammes, certainement pour remplacer une partie de ce qui a été déversé sur Gaza !]
«Juridiquement et moralement, ces livraisons d’armes américaines auraient du être interrompues par l’administration Obama étant donné les nombreux éléments attestant que les forces israéliennes se sont récemment servies d’équipements militaires et de munitions de ce type pour commettre des crimes de guerre, a affirmé Brian Wood. Fournir des armes dans ces circonstances est contraire aux dispositions du droit américain. »

Amnesty International a publié des preuves documentées que le phosphore blanc et d'autres armes fournies par les États-Unis ont été utilisés pour commettre de graves violations du droit international humanitaire, y compris des crimes de guerre dans la bande de Gaza. L'organisation des droits de l'homme a donné des détails sur les munitions utilisées dans les combats dans un document d’information de 37 pages publié en février dernier.

Interrogé au sujet du Wehr Elbe, un porte-parole du Pentagone a confirmé à Amnesty International que « le déchargement de toute la cargaison de munitions américaines s'est achevé avec succès à Ashdod [Israël] le 22 mars ». Il a ajouté que cette cargaison était destinée à une installation de stockage américaine située en Israël. Un accord israélo-américain autorise, si nécessaire, le transfert à l'armée israélienne de ces munitions américaines stockées en Israël.

Selon un autre haut responsable américain, les États-Unis examinent actuellement l’usage qu’a fait l’occupation israélienne des armes américaines pendant le conflit de Gaza afin de déterminer s’il a respecté le droit américain, mais aucune conclusion n’a encore été rendue.

Les États-Unis examinent actuellement l'usage qu'a fait Israël des armes américaines pendant le conflit de Gaza afin de déterminer si le droit américain a été respecté, mais aucune conclusion n'a encore été rendue.

« Le risque est grand que l'armée israélienne se serve de ces nouvelles munitions pour violer une nouvelle fois le droit international, comme elle l'a déjà fait durant le conflit à Gaza. Nous exhortons tous les gouvernements à suspendre immédiatement toutes les livraisons d'armes à destination d'Israël et de tous les groupes armés palestiniens, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus guère de risque que soient perpétrées des atteintes aux droits humains. »

"Le gouvernement américain a maintenant de nombreuses preuves suite aux attaques contre la bande de Gaza que les armes qu’il envoie à Israël sont utilisées pour tuer et blesser des hommes, des femmes et des enfants, et détruire des centaines de millions de dollars de biens. On ne peut plus envoyer des armes à Israël en ignorant ces faits", a déclaré Curt Goering, directeur adjoint d’Amnesty International-USA, qui était dans la région de Gaza au cours de la crise.

Les États-Unis étaient de loin le premier fournisseur d’armes à l’entité sioniste entre 2004 et 2008. Le gouvernement américain a également prévu d’apporter une aide militaire de 23 milliards d’euro à l’entité sioniste, malgré l’usage manifestement abusif des armements et des munitions à Gaza et au Liban par l’armée israélienne

Selon les rapports publiés, le président Obama n’envisage pas de réduire les milliards d’euros d’aide militaire promis à l’entité sioniste dans le cadre d’un contrat de dix ans signé en 2007 par l’administration Bush. Ce nouveau contrat prévoit une augmentation de 25% par rapport au dernier contrat entériné par le précédent gouvernement américain.

Amnesty International a documenté les crimes de guerre commis par l’armée israélienne et les groupes armés palestiniens à Gaza. Le 15 janvier, l'organisation a exhorté tous les
gouvernements à suspendre immédiatement les transferts d'armes à destination de toutes les parties au conflit à Gaza afin de prévenir de nouvelles atteintes aux droits humains commises par l’utilisation de ces armes et autres équipements militaires.

Source : http://palsolidarity.org/
Traduction : MG pour ISM

Palestine ; Improbable réconciliation

On se demande bien comment une réconciliation pourrait être possible quand articles après articles on expose clairement la collaboration de Abbas and Co avec les criminels de guerre sionistes! Il faudrait arrêter de nous prendre pour des idiots!
Nous rappelons pour mémoire l'article qui nous semble le plus révélateur sur le sujet parce qu'il exprime clairement comment la clique de Abbas oeuvre en Cisjordanie - par la répression - pour que toute idée de résistance chez les Palestiniens soit anéantie !...
On se demande comment, alors que les résistants palestiniens ont donné tant de vies pour la libération de leur terre, de tels traîtres peuvent encore parler au nom des Palestiniens! C'est à crier de colère! CCY
Lien de l'article:
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6092

Publié le mercredi 29 avril 2009 sur le site de l'Association France Palestine Solidarité le 29 avril.
T. Hocine

Les Palestiniens reprennent aujourd’hui 27 avril le chemin de la capitale égyptienne pour un nouveau round du dialogue dit de la réconciliation.
Vaste et ambitieux chantier, mais pas irréalisable, même si le fossé est de plus en plus profond entre les différents protagonistes, principalement le mouvement islamiste, Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza depuis juillet dernier, et son rival de toujours, le Fatah, qui a disparu de ce territoire. Trop de sang oppose les deux formations, puisqu’elles ont conquis ou défendu chaque parcelle de territoire et chaque institution au prix d’affrontements que l’on croyait difficilement envisageables entre Palestiniens. Mais l’histoire enseigne que cela est possible, comme cela s’est passé dans les années 1970 et 1980 avec la guerre des camps au Liban ou tout simplement des liquidations physiques. Plus que cela, ces deux formations s’affrontent sur le terrain de la légitimité, puisque le Hamas rappelle souvent que le mandat du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a expiré au mois de janvier dernier. Cela rend d’autant plus difficile ce dialogue qui vise, notamment, à la formation d’un gouvernement d’entente.

La question est évoquée avec insistance avec l’approche de tractations concernant la question palestinienne et plus précisément le prochain voyage aux Etats-Unis de Mahmoud Abbas à l’invitation du président américain. Barack Obama, rappelle-t-on, revient souvent sur la position américaine en faveur de deux Etats, déjugeant, de ce fait, le Premier ministre, israélien Benyamin Netanyahu, et son ministre des Affaires étrangères, fermement opposés à la création d’un Etat palestinien. Autant dire que les Palestiniens ont tout intérêt à présenter au monde une toute autre image que celle de deux parties qui règlent leurs contradictions à coups de canons [1]. Avant la reprise de ces négociations, sous supervision du chef des renseignements égyptiens, Omar Souleïmane, les délégations des partis rivaux Fatah et Hamas, qui sont arrivées au Caire, doivent avoir des entretiens séparés avec des responsables égyptiens de sécurité.

La délégation du Fatah est menée par l’ancien Premier ministre, Ahmad Qorei, et celle du Hamas, par Moussa Abou Marzouk, n°2 du bureau politique du mouvement islamiste. La nouvelle session du dialogue de « réconciliation » sera difficile, a déjà prévenu, samedi, un représentant du mouvement Hamas. « Cette session sera la plus difficile, compte tenu de l’immobilisme » constaté durant les précédents rounds qui n’ont pas permis d’avancées, a déclaré Ghaza Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas. Cette session « sera la dernière, s’il n’y a pas d’accord entre les deux parties », a, pour sa part, prévenu un responsable de l’OLP à Ramallah (Cisjordanie). En cas d’échec, a dit à ce responsable qui a requis l’anonymat, l’alternative pour le président Mahmoud Abbas serait de donner mandat au Premier ministre démissionnaire, Salam Fayyad, en vue de la formation d’« un nouveau gouvernement, en invitant toutes les parties palestiniennes à y participer ». Salam Fayyad devait quitter ses fonctions fin mars, mais a ensuite annoncé qu’il resterait en poste en attendant l’issue du dialogue de réconciliation.

Le Hamas et le Fatah du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, peinent à faire avancer le dialogue de réconciliation lancé le 10 mars, au Caire, en vue de la formation notamment d’un gouvernement d’entente. Le 2 avril, les deux parties ont suspendu leurs pourparlers pour trois semaines. Quelques jours plus tard, l’Egypte a proposé que les mouvements rivaux suspendent les négociations sur un gouvernement d’union et créent plutôt un comité chargé de coordonner deux cabinets rivaux. De l’issue du processus dépend, notamment, la reconstruction de la bande de Ghaza, dévastée par une offensive israélienne du 27 décembre au 18 janvier, qui a coûté la vie à plus de 1400 Palestiniens. Ne traitant qu’avec l’Autorité palestinienne, la communauté internationale refuse de parler au Hamas tant qu’il ne reconnaît pas Israël et ne renonce pas à la violence, et exclut que l’aide à la reconstruction de Ghaza passe par lui. Cette communauté a promis 4,5 milliards de dollars pour la reconstruction de Ghaza et la relance de l’économie palestinienne. Cette communauté fait tout pour que le Hamas ne touche pas à ce pactole, mais il constitue pourtant l’autorité de fait. Mais en parlant argent, on a souvent tendance à perdre de vue l’essentiel. Y pense-t-on ? Les Palestiniens, eux, le font et même plus souvent qu’on ne le pense. Ils savent que leur cause avancera, quand il y a aura unité.

[1] ce qui n’est pas le cas !

Publié par el-Watan
http://www.elwatan.com/Improbable-r...

Salah Hamouri : l’indifférence du Quai

Qu'on se le dise, nous ne lisons jamais l'Express. Mais comme l'article ci-dessous décrit la réalité de l'emprisonnement de Salah Hamouri nous le postons pour la bonne cause!CCY

Publié le samedi 25 avril 2009 sur le site de l'Express
Par Dominique Lagarde

Cela fait 1500 jours que Salah Hamouri, un jeune franco-palestinien de 23 ans est enfermé dans un pénitencier israélien
Le comité de soutien qui s’est constitué en France après sa condamnation à 7 ans de prison en 2007 a saisi l’occasion de cet anniversaire pour demander au président Nicolas Sarkozy d’intervenir, comme il l’a fait en faveur d’autres prisonniers français injustement détenus à l’étranger, tout récemment encore au Mexique. Jusqu’ici en effet, le Quai d’Orsay est resté sourd aux appels lancés par la mère du jeune homme, Denise Hamouri, une native de Bourg-en-Bresse. Le seul soutien est venu… du Noam Shalit, le père de Gilad Shalit, le jeune soldat franco-israélien otage du Hamas qui, dans une lettre adressée en 2007 à Denise Hamouri, lui disait partager sa douleur et prier pour « les libérations » des deux jeunes gens. (Le Monde du 26 décembre 2007).

Salah Hamouri, disent ses proches, n’est pas moins français que Gilad Shalit, il devrait pouvoir lui aussi bénéficier de la sollicitude des autorités françaises. Le Quai leur répond qu’il n’est pas otage, qu’il a été emprisonné dans le cadre d’une procédure judiciaire, puis condamné. Le parallèle entre les deux affaires est en effet maladroit. En revanche, force est de constater que les indices qui ont conduit la justice militaire israélienne à condamner Salah Hamouri étaient bien minces. Le jeune homme aurait en fait été piégé par une procédure judiciaire qui incite à plaider coupable.

L’affaire remonte au 13 mars 2005. Salah Hamouri, étudiant en sociologie à l’université de Bethléem et membre de la branche étudiante du Front populaire de libération de la Palestine, une petite formation d’extrême-gauche, est arrêté avec trois camarades [1]. Ils sont accusés d’avoir comploté en vue de l’assassinat d’Ovadia Yossef, le guide spirituel du Shass, un parti séfarade. Ni les fouilles, ni la saisie de son ordinateur n’apporteront la moindre preuve que le passage à l’acte ait été envisagé. Salah Mansouri reconnaît cependant être passé devant la maison du rabbin avec un camarade qui voulait étudier la faisabilité d’un meurtre. Mais le « complot » se serait arrêté là, à la vue des caméras de surveillance qui ont filmé les deux jeunes gens.

Salah Hamouri a choisi de plaider coupable [2]. C’est une pratique courante pour ceux qui passent devant la justice militaire israélienne, même lorsqu’ils n’ont pas commis les crimes qui leur sont reprochés. Ils peuvent alors espérer une peine moins lourde face à un tribunal qui ne fait pas dans la dentelle...

Mais du coup, depuis deux ans, le Quai d’Orsay, s’abrite derrière ce "plaider coupable" pour ne rien faire. En feignant de considérer qu’une justice militaire est une justice comme les autres [3].

[1] ce que Salah conteste et n’a pu être prouvé. Et quand bien même ça serait vrai ? En quoi cela peut poser problème à une démocratie ? Cette interdiction par l’occupant israélien que l’on puisse appartenir à un parti politique -de gauche en l’occurrence- en Palestine (car l’appartenance à un parti politique est bien l’un des chefs d’accusation), cette atteinte à la liberté d’opinion et d’expression a de sinistres relents de dictature, non ?

[2] quel choix ? le marché immonde qu’on lui a mis en mains était de laisser son avocate plaider coupable pour n’être condamné "qu’à 7 ans". Sinon c’était le double. Pour n’avoir strictement rien fait de répréhensible au regard de la justice fût-elle israélienne.

[3] il s’agit de la "justice" militaire d’une puissance occupante dans un territoire occupé. Le tribunal d’Ofer près de Ramallah est totalement illégal puisque, au regard du droit international, une puissance occupante ne peut s’installer dans le territoire occupé. Le jugement par les autorités d’occupation de la Palestine non plus n’a aucune légitimité, sans parler du chantage ou de justice réelle, mais c’est pourtant cela que les autorités françaises reconnaissent comme légitime ! Aurait-on reconnu comme légitime en d’autres temps en France, l’accusation et la condamnation par l’occupant d’un jeune Français tombé aux mains des autorités militaires d’occupation ? Qu’aurait dit M. Sarkozy et ses affidés en ces temps obscurs ? Que le droit était respecté puisqu’il y avait eu jugement par l’occupant ?

publié par l’Express
http://blogs.lexpress.fr/nomades-ex...
notes : C. Léostic, Afps

Lien de l'article: http://www.france-palestine.org/article11703.html

Israël, la paix et le cheikh Yassine

Publié le lundi 27 avril 2009 sur le site de l'Association France Palestine Solidarité
par Alain Gresh



(Photo damasgate.com)

Le quotidien israélien Haaretz a publié le 18 avril, sous le titre « “Israel could have made peace with Hamas under Yassin” », un entretien de Kobi Ben-Simhon avec le Dr Zvi Sela, un responsable de la police israélienne et psychologue. Du milieu des années 1970 à la fin des années 1990, le Dr Sela a occupé différents postes dans la police, le dernier étant, entre 1995 et 1998, celui de chef du renseignement dans les prisons israéliennes. Durant cette période de trois ans, il a eu des conversations hebdomadaires avec le cheikh Ahmad Yassine, le fondateur du Hamas.
« C’était fascinant. Il n’y avait pas d’attentat terroriste ou d’enlèvement durant ces années-là qui n’était pas planifié, organisé, décidé de l’intérieur des prisons. C’était là que l’on trouvait les principaux responsables du Hamas, y compris Yassine. Il avait les jambes et les bras paralysés et n’était capable que de bouger la tête, mais c’était une personnalité très forte. Il exerçait un contrôle total sur ce qui se passait à l’intérieur et à l’extérieur de la prison. »

Chargé de récolter des informations sur les cellules clandestines palestiniennes, le Dr Sela se rappelle que le cheikh Yassine était emprisonné à Hadarim, près de Natanya, et qu’il vivait dans des conditions très difficiles. « Nous lui rendions les choses difficiles. Il n’avait pas le droit de recevoir des visites (...) Nous le gardions dans une petite cellule où la température dépassait 45° en été et où il gelait en hiver. Ses couvertures étaient sales et sentaient mauvais. C’est ainsi qu’il vivait. Je l’ai trouvé très intelligent et aussi convenable (décent). Nous nous sommes engagés dans une guerre des esprits et nous savions qu’après chaque bataille quelqu’un mourrait, soit dans mon camp, soit dans le sien. » (...)

« Je lui disais toujours : “Arrêtez de faire sauter des bus, arrêtez de tuer des femmes et des enfants.” Il me répondait : “Tzvika, écoute, nous avons eu de bons professeurs : vous avez créé votre Etat grâce à votre force militaire. Les morts que je vous cause sont pour créer un Etat, mais vous vous tuez des femmes et des enfants pour défendre l’occupation. Vous avez déjà un Etat. Vous êtes sales et hypocrites. Je n’ai aucune volonté de vous détruire, tout ce que je veux est un Etat.” »

Etonné, le journaliste demande au Dr Sela si le cheikh lui avait dit qu’il reconnaîtrait Israël ?

« Oui. C’était un homme intelligent et courageux. Cruel, mais crédible. Il a donné sa vie pour la liberté de son peuple. J’ai tendance à penser que si nous avions essayé de faire la paix avec lui, nous aurions réussi. Il pensait que la raison pour laquelle les Israéliens négociaient avec Arafat était que nous étions très intelligents, parce que nous savions que cela n’aboutirait pas. Selon lui, Arafat était profondément corrompu. »

Le Dr Sela raconte ensuite un épisode. Il est chargé de demander à Yassine l’emplacement du corps du soldat Ilan Sa’adon. En échange, Israël serait prêt à libérer le cheikh. Le cheikh lui répond que cela serait déshonorant pour lui d’échanger sa liberté contre un cadavre. « Je vous donnerai le corps parce que vous me le demandez. Je comprends la douleur de la famille, mais promettez-moi de ne pas me libérer en échange. Et promettez-moi de dire à ma famille, si je meurs en prison, combien je les ai aimés, combien j’ai rêvé de respirer leur parfum. »

Le Dr Sela revient sur un autre épisode, celui de l’échange de prisonniers entre le gouvernement israélien et le Hezbollah, en juin 2008, qui a abouti à la libération de Samir Qantar, accusé d’avoir tué, trente ans auparavant, les membres d’une famille d’un kibboutz, dont une fillette de cinq ans.

« Nous avons fait de Samir Qantar je ne sais quoi, le meurtrier de Danny Haran et de sa fille Einat, l’homme qui avait fait éclater la tête de la fillette. Ceci est absurde, c’est une affabulation. Il m’a dit qu’il ne l’avait pas fait et je le crois. J’ai fait une enquête sur l’événement dans le cadre d’un livre que je prépare sur les prises d’otage. »

« Il m’a dit : “Si j’avais voulu tuer Danny et sa fille, je les aurais tués dans la maison. Je les ai emmenés au bateau parce que je voulais des otages. Je n’avais aucun intérêt à leur faire du mal. Après que je les ai emmenés au bateau, des coups de feu ont éclaté et je suis revenu en arrière pour aider mon commando sur la plage. Danny, le père, n’arrêtait pas de crier, “arrêtez de tirer, bande d’idiots”. Lui et sa fille ont été trouvés morts dans le bateau. J’étais sur une petite colline, tirant sur vos soldats, et le bateau était à 20 mètres, avec Danny et la fille.” »

publié sur le blog du Monde diplomatique "Nouvelles d’orient"
http://blog.mondediplo.net/2009-04-...

Lien de l'article: http://www.france-palestine.org/article11716.html

Salah Hamouri sera fait citoyen d’honneur de la ville de Grigny (69520) le 16 mai 2009.

Paru sur le site René-balme.org le 20 avril 2009
lundi 20 avril 2009 par René Balme

(Monsieur René Balme)

Le jeune franco-palestinien, Salah Hamouri, est condamné, sans preuve ni témoin à purger une peine de 7 ans de prison en Israël pour « délit d’intention » d’attentat. Face au silence assourdissant des politiques et des médias français, estimant de notre devoir, en qualité de défenseurs des Droits de l’Homme partout dans le monde, de contribuer à la mobilisation pour obtenir la libération et le retour en Palestine de notre compatriote, la municipalité décide de déclarer Salah Hamouri Citoyen d’honneur de Grigny.

Salah a été arrêté le 13 mars 2005 alors qu’il se rendait à Ramallah. Il a été emmené à la prison de Moskobiah à Jérusalem. Il y est resté 3 mois, en isolement et en interrogatoire. Un mois après son arrestation, sa famille a appris par la presse qu’il était accusé d’avoir comploté avec 2 autres jeunes contre le rabbin Ovadia Yossef, chef spirituel du parti religieux d’extrême droite Shas, au motif qu’ils étaient passés en voiture devant le domicile de celui-ci. A cela s’ajoute la présomption de l’appartenance de Salah à un mouvement de jeunesse réputée proche du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), dont Salah n’a jamais été membre. Un « délit d’intention » a été ainsi constitué par le tribunal militaire. Salah a ensuite été transféré à la prison de Beersheba où il est resté un an et demi. Il a ensuite été transféré au centre de Hadarim, puis à Rimonim. Le 17 avril 2008, après trois ans d’emprisonnement au cours desquels une vingtaine d’audiences ont fait l’objet de reports successifs faute de témoins et/ou d’éléments de preuve permettant d’établir sa culpabilité, Salah a été condamné par le tribunal militaire israélien d’Ofer (situé dans les Territoires palestiniens illégalement occupés) à 7 ans de prison pour « complot et appartenance aux jeunesses du FPLP », et ce à la suite d’une procédure de compromis. Salah a été contraint d’accepter ce compromis, sur les conseils de son avocate israélienne, Me Léa Tsemel : les termes du compromis étant, en effet, « soit vous acceptez 7 ans, soit ce sera pire ». Depuis, Salah a fait l’objet d’un nouveau transfert, et se trouve à la prison de Gilboa au Nord d’Israël. Selon les termes du jugement il sera libérable le 21 novembre 2011.

Malgré un fort mouvement d’opinion, malgré toutes les démarches effectuées auprès des autorités concernées, Salah Hamouri est toujours en prison et le silence demeure autour de sa situation. La municipalité de Grigny attribuera le titre de citoyen d’honneur à Salah Hamouri, samedi 16 mai 2009, à 10h30, à l’Hôtel de Ville en présence de sa maman, de représentants de son comité de soutien, de nombreux démocrates et de défenseurs des droits de l’homme et de nombreuses personnalités.

René Balme
Maire de Grigny (Rhône)
Le 20 avril 2009

Lien de l'article: http://www.rene-balme.org/24h00/spip.php?article1222

Les photos de la honte. L’aide pour Gaza bloquée en Egypte

Vous devez absolument voir ces photos! C'est une honte absolue et cela donne la mesure de la collaboration de l'Egypte avec l'Etat sioniste.
Alors que des milliers de Palestiniens manquent de tout, des tonnes de nourriture sont en train de pourrir parce que bloquées à Al-Arish. Des tonnes d'aide d'humanitaire acheminées par des organisations humanitaires restent bloquées ainsi par les collabos égyptiens alors que leurs frères peine à survivre. C'est tout simplement scandaleux! Je ne trouve même pas de mots pour décrire ma colère!

Cliquez ici pour voir les photos
http://www.forumpalestina.org/news/2009/Aprile09/25-04-09FotoVergogna.htm

Echec du retour de Dahlan à Gaza Par Adam Morrow et Khaled Moussa Al-Omrani

Paru sur le site The International Solidarity Movement le 28 avril 2009
Par Adam Morrow et Khaled Moussa Al-Omrani

La récente attaque contre la Bande de Gaza – et l’échec d’Israël à mener à bien ses objectifs militaires – a renforcé plus que jamais la dimension politique du groupe de la résistance palestinienne Hamas. Elle a en même temps porté un coup peut-être mortel à la faction interne au Fatah dirigé par l’homme fort Mohammed Dahlan, connu pour sa proximité de longue date avec Israël.

Hamas gouverne la Bande de Gaza depuis qu’il a pris le pouvoir en juillet 2007, après avoir remporté les élections législatives palestiniennes en 2006. Le territoire de la Cisjordanie occupée est dirigé par le Fatah.

« Depuis que la faction Dahlan a échoué à détruire le Hamas en 2007, son influence sur les affaires palestiniennes a considérablement diminué, » a dit à IPS Abdelhalim Kandil, analyste politique égyptien et éminent journaliste d’opposition. « Et l’échec récent d’Israël à renverser le Hamas à Gaza a servi à marginalisé le groupe de Dahlan encore davantage. »

Les trois semaines d’attaque d’Israël contre la Bande de Gaza (27 décembre – 17 janvier) n’ont pas réussi à mener à bien l’objectif initial d’en extirper le Hamas. En dépit de la férocité de l’attaque, au cours de laquelle plus de 1.400 Palestiniens ont été tué et de grands pans de l’infrastructure détruits, la résistance menée par le Hamas a subi des pertes limitées tout en conservant sa capacité à lancer sur Israël des roquettes à courte portée

« La fermeté du Hamas face à la puissance de feu israélienne tellement supérieure a payé en dividendes politiques ; le Hamas restera à Gaza. » dit Kandil. « Si les Israéliens veulent discuter de Gilaad Shalit [le soldat israélien capturé], ou si les Egyptiens veulent discuter de la frontière de Gaza, ils devront discuter avec le Hamas. »

En même temps qu’elle soutenait le Hamas, disent les analystes, la débâcle d’Israël à Gaza affaiblissait le mouvement Fatah du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, soutenu par les Etats Unis.

À la différence de Hamas, le Fatah est impliqué dans des négociations avec Israël - bien que les pourparlers de paix précédents d'Abbas avec les homologues israéliens, mandatés par le Sommet d’Annapolis de 2007 patronné par les Etats-Unis, n’aient pas réussi à satisfaire aucune des demandes palestiniennes. Demandes de longue date qui incluent la création d'un Etat palestinien viable, l’arrêt de la construction de colonies israéliennes sur la terre arabe occupée et le droit des réfugiés palestiniens à revenir dans ce qui maintenant Israël.

« Abbas, dont le mandat comme président de l’Autorité Palestinienne s’est officiellement terminé en janvier, subissait déjà une grave crise de légitimité parce que sa politique de négociation a complètement échoué, » dit Kandil.

« La récente attaque d’Israël contre Gaza a de fait détruit la position du Fatah, qui a même été sapé davantage par des membres du nouveau gouvernement israélien, qui ont déclaré ouvertement leur opposition aux discussions sur la paix. »

« Entre temps, le Hamas, et sa stratégie de résistance armée, a pris un nouvel élan à la suite de l’attaque, » ajoute Kandil.

Selon des analystes, l’échec israélien à renverser le Hamas dans la Bande de Gaza fut une déception particulièrement cuisante pour la « faction Dahlan » du Fatah.

Mohammed Dahlan a débuté sa carrière politique comme dirigeant Fatah pendant la Première Intifada palestinienne, à la fin des années 1980. Après avoir été arrêté et libéré par les autorités israéliennes d’occupation, il a rejoint l’OLP de Yasser Arafat installée à Tunis.

Dahlan est rapidement devenu un acteur clé au sein de l’OLP, et fut étroitement impliqué dans les discussions secrètes avec Israël qui ont finalement conduit aux Accords de Paix d’Oslo de 1993, qui ont créé l’Autorité Palestinienne et demandaient le retrait d’Israël de parties de Gaza et de la Cisjordanie. L’accord devrait préparer la voie à la résolution des désaccords en suspens, mais n’a pas tenu cette promesse.

En 1994, Dahlan est revenu à Gaza avec Arafat, qui lui a confié la responsabilité des services de la sécurité préventive de l’Autorité Palestinienne. Pendant la Deuxième Intifada, en 2000, les forces de sécurité de Dahlan ont commencé à persécuter avec zèle les groupes de résistance – en particulier le Hamas – qui s’opposaient aux négociations en cours avec Israël. Au cours des années suivantes, les agences sécuritaires de l’AP sous Dahlan étaient connues pour arrêter les résistants et fournir à Israël des renseignements sur les actions de la résistance.«

Les USA et Israël ont travaillé étroitement avec Dahlan, dont la mission principale était de persécuter le Hamas, » dit Kandil.

Plus récemment, Dahlan fut connu pour son rôle dans la tentative de coup d’Etat contre le Hamas qui a conduit directement à la saisie de Gaza par le groupe de résistance pendant l’été 2007.

Peu après la victoire du Hamas aux élections de 2006, les USA ont coopéré avec Israël pour armer et entraîner des éléments du Fatah, en préparation d’un violent coup d’Etat contre la direction du Hamas à Gaza, qui a ensuite gouverné Gaza avec le Fatah. Le stratagème, connu ensuite comme le Plan Dayton, aurait été concocté par Dahlan en coordination avec le Lieutenant-Général US Keith Dayton.

Après avoir eu connaissance du complot en juin 2007, le Hamas a préemptivement chassé son adversaire Fatah et pris le contrôle de la Bande de Gaza toute entière. L’animosité du Hamas envers Dahlan et ses acolytes était telle que sa villa, sur la côte de Gaza, a été démolie peu après la prise du pouvoir.

Hamas a maintenu son contrôle sur le territoire depuis lors, et en conséquence, Gaza est soumise à un embargo international qui a conduit ses 1,5 million d’habitants à une catastrophe humanitaire.

L’échec de Dahlan à en finir avec le Hamas en 2007 a rapidement conduit à l’érosion de son influence au sein du Fatah. En février de l’année dernière, le puissant comité exécutif du mouvement a publié une déclaration fustigeant « l’imprudence » de Dahlan, à qui est directement imputé la perte de Gaza.

« Dahlan n'a eu aucun poste important au Fatah depuis, » dit à IPS Diaa Rashwan, analyste éminent au Centre Al-Ahram d'Etudes Politiques et Stratégiques. « Il a complètement disparu de la scène publique après la perte de la Bande de Gaza et n'a réapparu que lors du récent assaut israélien sur le territoire dirigé par le Hamas. »

Le 3 janvier – quelques jours après le lancement de l’attaque israélienne – le quotidien libanais Al-Safir a rapporté que Dahlan était arrivé en Egypte dans l’espoir de rassoir le contrôle du Fatah à Gaza.

« 36 heures à peine après le lancement de la guerre aérienne d’Israël, des officiels ont afflué au Caire, venant de Ramallah, d’Amman, de Washington et de Tel Aviv, » rapporte le quotidien. « Le moteur qui menait cette activité était le responsable palestinien Mohammed Dahlan, qui venait d’arriver de Cisjordanie. »

« Quelques 400 policiers palestiniens ont suivi Dahlan en Egypte, où ils se sont concentrés à al-Arish (près de la frontière Egypte-Gaza) pour attendre les ordres d’entrer dans la Bande, dans le cas où la direction Hamas serait détruite, ou si elle se rendait, » rapporte Al-Safir.

L’article note ensuite qu’alors qu’il était au Caire, Dahlan a également « fourni des informations détaillées sur des cibles Hamas à Gaza aux officiers israéliens. »

Les commentateurs remarquent également que le récent départ de l’administration Bush – connu pour sa position pro-israélienne farouche – a représenté un coup supplémentaire pour Dahlan et ses sbires. « L’administration Bush a soutenu corps et âme la faction Dahlan contre la résistance,” dit Kandil. « Il ne fait aucun doute que son départ affectera gravement les capacités du groupe. »

« Après deux échecs à déloger le Hamas de Gaza, le départ de Bush fut le dernier clou dans le cercueil de Dahlan, » dit à IPS Essam al-Arian, membre dirigeant des Frères Musulmans en Egypte. Les Frères Musulmans, le mouvement d’opposition le plus important en Egypte, est idéologiquement proche du Hamas.

Mais les commentateurs notent également que l’influence de la faction controversée s’étend au-delà de la personne même de Dahlan.

« Dans cette faction, il y a des conseillers proches d’Abbas, » dit al-Arian. « Et on trouve aussi son influence dans d’autres mouvements politiques palestiniens à côté du Fatah. »

Kandil va jusqu’à dire qu’Abbas lui-même représente un élément dirigeant de la « faction israélienne » œuvrant actuellement au sein de l’Autorité Palestinienne.

« Sous Abbas, les agences de sécurité de l’AP en Cisjordanie continue d’être entraînées directement par les USA, » dit Kandil. « Et la première tâche de ces agences est de persécuter les éléments de la résistance et de fournir à Israël des informations qui permettront d’arrêter ou d’assassiner ses chefs. »

Source : Electronic Initifada

Traduction : MR pour ISM

Lien de l'article: http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11797&type=analyse&lesujet=Collabos

La « Paix contre la Paix », dernière imposture sioniste en date

Paru sur le site The International Solidarity Movement le 28 avril 2009
Par NA

Concernant les « négociations de paix » avec la Syrie, le ministre des Affaires Etrangères sioniste, Avigdor Lieberman, a déclaré hier, 26/04/09 : « A chacun sa position, la Syrie veut peut-être la souveraineté sur les hauteurs du Golan, et nous, nous demandons un contrat de bail d’une durée de 200 ans sur les hauteurs du Golan, ils demandent les hauteurs du Golan contre la paix et nous, nous demandons la paix contre la paix ».
La notion de « la terre contre la paix » était déjà une première imposture. Les sionistes seraient venus des quatre coins du monde pour chercher la paix parmi les peuples arabes, et pour les convaincre de la faire, cette paix, ils auraient juste pris un peu de terre, qu’ils sont prêts à rendre maintenant en contrepartie de la paix. Pourtant pas un millimètre de la terre de Palestine n’a jamais été « rendu » par les occupants depuis 30 ans que les refrains de « négociations de paix » concernant le « conflit » « israélo-palestinien » remplissent les auditoires et les oreilles. Et tous les jours, mètre carré après mètre carré, dans les champs, dans les habitations, sur les routes, dans les villes et dans les villages, dans le sous-sol et dans l’espace, les sionistes poursuivent l’expropriation de la terre des autres.Après la « terre contre la paix », voici la « paix contre la paix ». Le mot « terre » lui-même, après avoir été occupé sur le terrain, a été évacué du discours « de paix » de l’occupant sioniste. On a effacé occupation, colonisation, expropriation, nettoyage ethnique, et on a mis à la place le « conflit » « israélo-palestinien ». Israélo en premier comme si Israël existait avant ou en même temps que la Palestine. Et « conflit » comme si les Palestiniens et les Israéliens avaient eu un différend de voisinage ou un problème relationnel, contractuel ou délictuel. Ensuite, pour régler ce disfonctionnement entre deux entités à position égale sur l’« échiquier du Moyen-Orient », prises dans une dispute mystérieuse, on propose des formules de type « réglement », « plan », « initiative », pour poser la base de la « solution » : « deux Etats pour deux peuples ». A condition que l’un des peuples reconnaisse que celui qui l’a dépossédé de sa terre et qui continue avec des budgets de milliards de dollars, la quatrième armée mondiale, l’arme nucléaire et l’assentiment de l’entière « communauté internationale » à l’en expulser, a le « droit à la sécurité » en tant que « Etat des seuls juifs ».Et ce n’est pas fini.Tant qu’on n’aura pas compris et assimilé que la présence et l’expansion sioniste en terre de Palestine et en territoire arabe ne peuvent être qualifiées que de « guerre coloniale d’occupation et de peuplement », on va continuer à entendre des discours du genre « une paix juste et durable pour les peuples de la région ». Jusqu’à ce que la résistance du peuple palestinien et des peuples arabes de la région mette un terme à la barbarie sioniste et permette aux Palestiniens d’exercer l’autodétermination souveraine dont jouit tout peuple sur sa terre.Et tout le reste, les impostures verbales et les falsifications conceptuelles, s’effaceront à jamais de la mémoire des peuples libérés.

Lien de l'article: http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11794&type=analyse&lesujet=Sionisme

A Spectacular student election

Paru sur le site Palestine Monitor le 28 avril 2009
By Palestine Monitor

On Wednesday, the 15th of April, the annual student elections took place at Birzeit University, the most prestigious Palestinian campus in the West Bank. The University hosts over 6,000 students and is often considered as a symbol of defiance of the Israeli occupation.
On Wednesday, the 15th of April, the annual student elections took place at Birzeit University, the most prestigious Palestinian campus in the West Bank. The University hosts over 6,000 students and is often considered as a symbol of defiance of the Israeli occupation.

The student elections are important polls, second only to the national PA election, and are often said to be a reflection of Palestinian society. The outcome of this poll, in other words, tells how the outcome of the national one will be.

The majority of students participated passionately, while a smaller group acted more as observers. Preparations were impressive to say the least.

The Monday before elections, the campus, it felt like an amusement park. There was more security than usual by the entrance and, just inside, 10 people waited to greet you with party flyers.

The faculty buildings were covered with monstrous banderols, and every other person was wearing a printed t-shirt or scarf.

Loud music was coming from big speakers placed on a stage inside the campus commons, but before I reached it, a representative from one of the student parties started speaking.

It was a young Muslim woman, and she caught my interest even though I didn’t understand more than every tenth word of what she was saying.

She was well prepared, and the crowd of students standing in front of the stage were showing their support by yelling after every short breath-catching break the woman takes during her approximately five minute speech.

Once she finishes, another two from a different union took the stage. And so it went on until all the unions have had their chance to speak and attract undecided voters.

The next day the political debates took place. Only students and teachers were allowed to enter the university that day, but plenty of people came and stood outside the gates to listen.

On a different stage, representatives from the University Teachers Union were already seated together with all the Unions’ representatives, waiting for the missing representative to arrive in order for the two hour debate to begin. He made a different entrance, carried in on the shoulders of his union members all wearing green; the color of Hamas.

The unions that ran in the polls this year were: the Yaser Arafat bloc (Fatah), the Islamic al-Wafaa bloc (Hamas), the Progressive and Democratic Student Pole bloc, the Progressive Student union bloc, the Omar Qasem bloc, the Student Initiative (The Palestinian National Initiative) and the Independent Movement bloc

Some of the students present during the debate said they expected Palestinians to be more united, while others celebrated the democratic spirit in which the elections are held here.

Each union received 5 minutes of time to introduce themselves, and after which each union answered the same three questions, of the Student Affairs Deanship. This year, these were;
What do you think your party can do to improve the cultural level of the university?
What did your party accomplish last year and what would you like to do coming year?
What can your party do to help the intellectual thinking of the students at Birzeit University?

After this, the questioning was open to the audience.

While trying to squeeze myself through the crowd to get a better view of the stage, someone suddenly asked me ”So, what do you think about this?”. His name is Sami and he is in his fourth year at the university. He sounded pessimistic. ”It’s the same thing every year. They talk a lot, promise a lot and then when they finally win they don’t do any of it. It’s just a big show.”

”Isn’t that just politics in general?” I answer smiling.

Back on Wednesday, the proper voting day stretched from 8.30 a.m. until around 4.30 in the afternoon. All undergraduate students are allowed to vote and participation is usually high, above 80 %.

Before the result is announced, the university campus closes: a new policy implemented this year after previous years’ had seen clashes between parties.

After lunch, I met up with Yara Daik, a 21-year old woman studying translation. She was a member of the Student Council last year as a Fatah representative.

I am curious to know where the Student Unions’ campaigns are getting funding from, and she explains that almost everything comes from the national parties and their headquarters outside the university. However, “some of the unions here that don’t have a party sponsoring their actions raise money by taking minor fees for membership.”

Membership are a personal decision and students have the right to join any student union they like, or not at all.

The structure of the student unions
Yara explained the structure of each student union and how they are lead by a student from the university previously chosen by the party they’re affiliated to. This person then chooses his inner circle, both male and female. Directly under them, there are the cell leaders, male under male and female under female. Finally, between the cell leaders and the ordinary union members, are the cells themselves.

The majority of Student Unions have two programs to propose: one targets students and the university community, and the second focuses on the Palestinian society as a whole, a sort of student view on politics.

In Birzeit, the most powerful student unions, together with the Student Council, are able to support students in need with scholarships, study and academic support or social services. Cultural events are also organized, along with dinners and gatherings organized during the main Palestinian holidays.

For one union to represent the majority of the voters in the student parliament, 26 seats or more (out of 51 seats) are needed. If no union succeds in reaching a majority, a coalition is then set up and seats are spread out according to the percentage of the votes that every union gets.

Each seat gained represents approximately a hundred votes.

The Student Council
The Student Council consists of 11 members of an Executive Committee that is formed and supervised by the Student Parliament. It aims to form an enlightened student body and to foster a cooperative spirit among the various groups at the university.

The Council is built on numerous committees that focus on various area of the University life such as public relations, art and culture, educational issues, finance, social health and environment, athletics and the management of the cafeteria.

The Council is financed by the university, and being given around 100,000 shekels (approximately 20.000 euros) every year to be spread over all the committees.

The Student Council coordinates with the Office of Student Affairs on a wide range of cultural events, including art, photography, book exhibits, concerts, and folk and literary festivals. The body also assists with the planning of international work camps for students in the summer, as well as planning for community work projects.

As a broader aim, the University seeks to equip its students with in-depth knowledge through its comprehensive academic programs; and to develop their cultural and social awareness by providing them with opportunities to participate in academic, social and cultural activities held on campus.

2009’s results

This year, the participation rate reached 84,6 % in Birzeit, 10% above that of the latest 2006 national parliamentary elections.

The student list affiliated to Fatah was given 24 seats, while the one linked to Hamas was given with 22 seats.

A friend of mine told me that if Fatah won, the center of Ramallah would turn into a festival area. The prediction was right. Returning from Jerusalem that election day, we sow thousands of students, and non-students gathered to celebrate the win for Fatah with songs, music and flags until way past midnight.

It impresses me how meaningful student elections are. The political awareness of the youth in Palestine is far more important than where I am from.

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